Le Burkina Faso reçoit un don de 25000 tonnes de blé de la Russie


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Réception de 25 000 tonnes de blé offertes par la Russie
Réception de 25 000 tonnes de blé offertes par la Russie

Le Burkina Faso a reçu, vendredi, un don de 25 000 tonnes de blé de la Russie. Une concrétisation de la promesse faite par Vladimir Poutine, lors du dernier sommet Russie-Afrique tenu à Saint-Pétersbourg.

Chose promise, chose due, pourrait-on dire. La Russie de Vladimir Poutine vient de concrétiser vis-à-vis du Burkina Faso une promesse faite au dernier sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg, en juillet 2023. À cette occasion, le Kremlin avait promis des livraisons de céréales à des pays africains. Ce vendredi, c’est au tour du Burkina Faso de recevoir son lot. Au total, 25 000 tonnes de blé ont été réceptionnées à Ouagadougou par les autorités burkinabè. À la réception, il y avait la ministre de l’Action sociale, Nandy Somé, celui des Affaires étrangères, Jean-Marie Traoré. Le don a été remis à la partie burkinabè par l’ambassadeur de Russie tout nouvellement installé à Ouagadougou, Alexeï Saltykov.

Le blé pour soulager les personnes vulnérables

Selon la ministre de l’Action sociale, le don reçu sera distribué aux personnes vulnérables, particulièrement les déplacés internes, les populations hôtes, les veuves et orphelins des soldats tombés sur le front du terrorisme. Si cela est possible, une partie du blé reçu ira également aux forces de défense et de sécurité. Pour le ministre des Affaires étrangères, ce don n’est que la preuve de l’excellence des relations liant le Burkina Faso à la Russie.

Même son de cloche chez l’ambassadeur russe qui a insisté sur le fait pour la Russie de vouloir, à travers un tel acte, dynamiser davantage la coopération avec le Burkina Faso, l’un des « partenaires stratégiques » de son pays sur le continent africain. Un acte que le pays a réalisé en dépit des nombreuses sanctions internationales qui le visent. « Malgré la politique de sanctions illégales et unilatérales menée par l’Occident à l’égard de la fédération de Russie, nous continuons d’exécuter de manière responsable les contrats internationaux relatifs à l’exportation des produits agricoles, d’engrais, d’énergie et d’autres produits de première nécessité », a indiqué le diplomate.

Ne pas sombrer dans la mendicité permanente

Tout en témoignant leur reconnaissance pour le geste de la Russie, les autorités du Faso n’ont pas manqué d’insister sur la nécessité pour leur pays de favoriser la production intérieure pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire. En témoignent ces propos de Nandy Somé : « Actuellement, nous sommes dans la dynamique de ne pas continuer dans l’assistanat vers les personnes déplacées internes. Nous les invitons à produire elles-mêmes et à se prendre en charge. Vous savez qu’il y a des gens qui sont partis de leurs localités, il y a un peu longtemps, d’autres sont en train de retourner ».

Et la ministre d’ajouter : « Et les retournés commencent à produire, ceux qui sont dans les zones d’accueil également font de la production. Donc ça va venir en complément aux autres groupes vulnérables qui étaient déjà dans les difficultés avant que notre pays ne soit plongé dans cette situation (…). Et nous pensons que ça va nous soulager beaucoup ». Jean-Marie Traoré a, pour sa part, rappelé les propos du Président de la Transition au sujet des dons : « Ce don ne doit pas s’inscrire dans un cycle infini de dons. Il doit nous interpeller sur le travail urgent nécessaire et impératif de développement de nos propres capacités de production afin de rompre à jamais notre dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur ».

Prenant à son tour la parole, l’ambassadeur russe est allé dans le même sens que la partie burkinabè. « Nous allons continuer à contribuer non seulement à l’approvisionnement du Burkina Faso en produits de première nécessité, mais à son autosuffisance alimentaire, énergétique et technologique via le transfert de nos expertises, compétences et savoir-faire », a rassuré Alexeï Saltykov.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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