Les attentats suicides islamistes perpétrés jeudi dernier au Niger contre une base militaire à Agadez et une mine d’uranium d’Areva à Arlit, plus au nord, et qui ont fait 21 morts et des dizaines de blessés, ne laissent pas de marbre les Burkinabès, voisins de ce même Niger qui a volé en éclats la semaine dernière, qui craignent des représailles au même titre que tous les pays engagés dans la guerre au Mali.
À Arlit, 14 civils au moins avaient été blessés et deux islamistes tués lors de l’explosion d’une voiture piégée à la mine d’uranium de la Somaïr, la plus importante du pays. À Agadez, 20 soldats nigériens au moins avaient été tués et 16 autres blessés au cours de l’attaque lancée par des kamikazes. Trois islamistes étaient également tués au cours des incidents au Niger. Une preuve que, malgré l’intervention française, le Mujao et les autres groupes djihadistes maliens restent capables d’actions d’envergure au Sahara. Dans la mesure où le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest s’est juré de s’attaquer à tous les pays qui ont aidé la France à les combattre farouchement au Mali. Et parmi ces pays figure le Burkina Faso, qui a participé à l’intervention militaire de la France lancée en janvier dernier au Mali voisin, pour chasser les groupes djihadistes qui s’étaient emparés du nord du pays.
Le Niger voisin du Burkina Faso
Alors, la question que se pose tout bon Burkinabè est de savoir si le
« Pays des hommes intègres » n’est pas aussi sous cette menace terroriste.
Surtout que certains observateurs étaient convaincus que le Burkina est le prochain sur la liste des pays qui seront visités, entre autres, par les islamistes. Si l’on ajoute que le rapporteur spécial des Nations Unies, Ben Emmerson, a de sombres pressentiments et estime que le Burkina Faso est exposé « à toutes les menaces ». Il y a de quoi se demander quand est-ce que les islamistes vont frapper au Burkina Faso, comme ils l’ont promis aux compagnons de la France.
Et ce n’est pas la sortie du Président nigérien, Mahamadou Isssoufou, qui déclarait au lendemain des attentats que « L’ennemi qui nous a attaqués à Agadez et Arlit vient du Sud, d’où parallèlement une autre attaque est préparée contre le Tchad », qui contribue à rassurer le peuple burkinabè qui, plus que jamais vit la psychose de recevoir la visite du Mujao.
Ce qui pourrait justifier les mesures sécuritaires inhabituelles prises dans plusieurs localités du pays, dont Ouagadougou, apprend-on du site burkina24.com.