Le Burkina face à l’afflux des réfugiés


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Des réfugiés
Des réfugiés en déplacement

Plus de 180 000 Burkinabés ont fui la Côte d’Ivoire vers leur pays  » d’origine  » depuis le début de la crise ivoirienne, le 19 septembre dernier. Un afflux économiquement difficile à supporter mais auquel le Burkina Faso semble vouloir faire face.

186 505 Burkinabés ont trouvé refuge dans le pays de leurs ancêtres depuis le début de la crise en Côte d’Ivoire, selon Beleme Amadé, secrétaire permanent du Comité national chargé de leur venir en aide.  » Des hommes, mais surtout des femmes et des enfants, souvent dépouillés de tous leurs biens, et dont beaucoup n’avaient jamais mis les pieds au Burkina Faso « , a précisé la ministre burkinabé de la Promotion des droits humains, jeudi, devant la Commission des droits de l’Homme de l’Onu.

Vivant en Côte d’Ivoire depuis des décennies sans, pour la plupart, en avoir la nationalité, ces milliers de Burkinabés se retrouvent exilés, de fait, mais n’en ont pas le statut. Economiquement fragile, le Burkina éprouve les plus grandes difficultés à absorber cet afflux et demande à la Commission internationale des droits de l’Homme de se pencher sur cette question humanitaire.

Un poids économique supplémentaire

 » Le Burkina est un pays enclavé qui compte parmi les plus pauvres d’Afrique, souligne le secrétaire-général du Ministère burkinabé des droits humains. Nos ressources sont limitées et nous dépendons commercialement des facilités que nous accordent nos voisins. Or, nos frontières avec la Côte d’Ivoire, porte naturelle pour nos échanges commerciaux, sont fermées depuis le début de la crise qui y sévit. A cela il faut ajouter le passage à la libre circulation des biens, dans la sous-région, qui a fait baisser nos recettes douanières. L’afflux des 186 000 exilés de Côte d’Ivoire ne fera qu’ajouter à toutes ces difficultés.  »

Le plan Bayri ( » retour à la patrie « , en langue mooré, l’une des trois langues nationales du pays), a été créé pour leur venir en aide.  » L’opération sera réalisée en deux phases, explique Beleme Amadé, secrétaire permanent du Comité national de secours et de réhabilitation, chargé de conduire le plan. Le rapatriement et la réinsertion. Pour le moment, nous ne nous sommes préoccupés que de l’urgence que constitue le rapatriement. A ce jour, 8 000 Burkinabés ont été rapatriés par nos soins, pour un montant de 400 millions de Fcfa, les autres étant venus par leurs propres moyens. 30 000 attendent toujours de l’être et nous allons essayer de les satisfaire avec l’aide de nos partenaires que sont les Nations Unies ou les ambassades « .

95% d’agriculteurs

Selon Beleme Amadé, le taux de chômage du pays et l’impact de l’afflux de réfugiés sur le marché du travail sont difficilement quantifiables car 90 à 95% des Burkinabés travaillent dans l’agriculture, un secteur informel difficile à chiffrer.  » Leur activité est sporadique, confirme le secrétaire-général du Ministère des droits humains, et se décline souvent ainsi : trois mois de travail, neuf mois de chômage. Là encore, le pays risque de payer l’afflux des exilés de Côte d’Ivoire, dont la plupart travaillaient dans des plantations de café, de cacao ou d’ananas « .

Nous n’en sommes qu’à la première phase du plan Bayri, conclut-on au ministère des Droits humains, mais  » des sites d’accueils ont été créés dans les grandes villes du pays et une petite somme est attribuée aux exilés afin qu’ils puissent regagner leur ville d’origine. Lorsqu’ils savent d’où ils viennent « .

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