Le Botswana impose la TVA dans la douleur


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Drapeau du Botswana
Drapeau du Botswana

Un nouvel impôt voit le jour au Botswana : la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). De 10%, elle s’appliquera à tous les produits, les services et les biens de consommations courante. La nouvelle taxe déclenche la grogne des commerçants et des consommateurs.

« L’introduction de la Taxe sur la valeur ajoutée ne fait pas vraiment de mécontents. Elle n’est pas très élevée : elle n’est que de 10% ! « , assure Segolo Lekau, directeur de la Régie au ministère des Finances du Botswana. Ce nouvel impôt, qui devrait rapporter 1,2 milliard de poulas (… euros) à l’Etat lors de la première année, concerne tous les commerces dont le chiffre d’affaire excède 2 500 poulas (198 550 005 euros). Il remplace désormais la taxe sur les ventes, qui ne s’appliquait qu’à un nombre restreint de produits. Et, quoiqu’en dise le ministère, il fait grogner sur les marchés. Le Bureau international du commerce de Gaborone, où une cellule d’information a été ouverte, est débordé. Le standard du numéro vert qui permet aux consommateurs et aux commerçants de se renseigner – mais aussi de se plaindre – croule sous plus d’une centaine d’appels journaliers.

Le secteur informel exempté

 » Les consommateurs vont être les plus touchés par cet impôt. Nous allons devoir être plus agressifs dans nos méthodes de vente parce que les prix vont forcément augmenter, alors que les charges et les salaires restent les mêmes « , confiait récemment Basheer Ahmad, le directeur de la grande firme forestière Nata Timber, aux journalistes de Mmegi. Et d’ajouter un petit commentaire personnel plein de fiel sur les raisons de cette nouvelle taxe :  » Si le gouvernement était une entreprise, il ferait faillite dans l’instant. Il leur faut 200 personnes pour faire le travail d’une seule personne.  » Opinion manifestement partagée par nombre de consommateurs et de commerçants contrariés par l’introduction de la TVA.

Au ministère, on insiste sur les efforts qui ont été faits pour faire passer la pilule. Des spots télévisés et radiophoniques ont été diffusés pour expliquer la réforme à la population. Les denrées de première nécessité, comme le sorgho, ont été exemptées. Enfin, selon Segolo Lekau,  » le commerce informel, les petits étalages, les vendeurs de lait et les petits vendeurs de légumes, bref, tous ceux qui n’ont clairement pas les moyens de payer, ne seront pas imposés.  » L’introduction de la TVA, commencée le 1er juillet, devrait prendre effet sous trois mois, le temps que tout le monde en comprenne bien le fonctionnement. Et avec elle les pénalités réservées aux fraudeurs : une amende de 10 000 poulas (1 654 euros )et jusqu’à trois ans de prison ferme.

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