Trente-trois pays africains maintiennent toujours la peine de mort. Mais le Botswana est l’un des trois seuls pays à avoir récemment procédé à une exécution. Quatre personnes ont été mises à mort au Botswana depuis l’investiture du Président Mokgweetsi Masisi en novembre 2019. Cette situation contraste avec deux exécutions en 2018.
Le président de l’Assemblée nationale du Botswana, Phandu Skelemani, ancien procureur, a déclaré qu’il était normal que le nombre d’exécutions augmente s’il y a une augmentation du nombre de meurtres. « Nous ne pouvons pas réduire les chiffres. Ce n’est pas une question de chiffres. C’est une question de culpabilité », a déclaré Skelemani.
Amnesty International a appelé le Botswana à mettre fin aux exécutions en attendant l’abolition de la peine de mort pour tous les crimes. « Le Président Masisi a raté une occasion de briser le cycle des exécutions au Botswana et de démontrer que justice peut être rendue sans recourir à la peine de mort. Il n’y a aucune preuve que la peine de mort soit un moyen de dissuasion efficace contre la criminalité », a dit Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique orientale et australe.
« Tuer [des délinquants] ne réduit pas la criminalité. Si cela fonctionne vraiment, alors il a lamentablement échoué parce que les meurtres augmentent au Botswana au lieu d’être évincés », a indiqué Mmoloki Gabatlhaolwe, un chercheur de Botswana basé au Royaume-Uni.
Attirant l’attention sur les pays africains qui maintiennent toujours les lois sur la peine capitale mais « n’ont tué personne depuis des années », Gabatlhaolwe a indiqué que c’était parce que ces pays « savent que la peine capitale ne fonctionne pas ».
À rappeler que Tchad est devenu le dernier pays africain à interdire la peine capitale, lorsqu’il a adopté la loi, en avril 2020. Les autres qui ont aboli la peine de mort, au cours des 10 dernières années sont le Burkina Faso, la Guinée, le Congo et le Bénin.