Les autorités malgaches s’apprêtent à promulguer un décret interdisant toute exploitation et exportation de bois pendant six mois. Motif : des opérateurs économiques peu scrupuleux exportent à grande échelle les bois précieux.
» C’est un désastre écologique. Le marché parallèle a pris des proportions inquiétantes. Il y a beaucoup de filières non contrôlées qui exportent les bois précieux en quantités astronomiques qui dépassent de beaucoup les capacités de nos forêts « , s’inquiète Paul Raonintsoa, Secrétaire général du ministère des Eaux et forêts. C’est la dernière affaire des 29 conteneurs chargés de dizaines de tonnes de bois de palissandre, qui ont quitté le port de Mahajanga le 1er novembre dernier à bord du bateau » Parida » pour une destination inconnue, qui a poussé les autorités à réagir très vite. » La tonne de bois d’ébène et de rose s’échangerait à près de 2 000 dollars et le marché national est évalué entre 10 000 et 20 000 tonnes « , explique un cadre du ministère des Eaux et forêts.
Six mois de repos
» Nous voulons arrêter le massacre. Un décret sera promulgué au début de la semaine prochaine. Il interdira toutes formes d’exploitation et d’exportation de bois pendant six mois, le temps que nous puissions évaluer les stocks et mener une grande enquête sur la filière « , révèle Paul Raonintsoa. Les exportateurs profitaient de la législation malgache qui, tout en protégeant les forêts et l’environnement, reste floue sur l’exploitation du bois. Ainsi jusqu’à aujourd’hui, opérateurs officiels et illégaux contournaient la loi en exportant le bois brut, non travaillé. » A partir de la semaine prochaine, ce ne serait plus le cas. Nous surveillons toutes les voies maritimes et aériennes « , se réjouit le Secrétaire général.
Le marché parallèle du bois précieux a pris son essor lors de la crise malgache qui avait opposé l’actuel président, Marc Ravalomanana, au président sortant Didier Ratsiraka.