Imane Ayissi, danseur et mannequin camerounais, poursuit sa carrière en tant que styliste. Sa dernière collection, Vogue Afrique, explore la couleur blanche dans ce qu’elle a de plus angélique mais aussi de plus osé. Une collection pure, fluide et harmonieuse.
Imane Ayissi a choisi d’abriter sa dernière collection sous un chapiteau. Et le Buren Cirque, dans le 19e arrondissement de Paris, lui aura porté bonheur car son défilé de samedi était une réussite. » J’étais content parce que cet endroit est très grand. Il contient 600 places assises mais il était plein ! » Alors que le soleil d’automne tape sur la toile qui laisse filtrer quelques rayons, autour de la piste l’ambiance est bon enfant. Princess Erika, venue en famille, ou encore le styliste Alphadi se sont glissés dans la foule bigarrée.
La collection Vogue Afrique est dédiée » à toutes ces femmes actives et déterminées qui ont servi et servent de lumière et de miroir au monde des arts, de la scène et de la politique « . De Greta Garbo à Billie Holiday, de Oum Khalsoum à Halle Berry, en passant par la Reine de Saba ou La Noiraude… Imane Ayissi s’inspire de toutes les femmes ! Comme entrée en matière, le chapiteau s’emplit d’une chanson camerounaise qui s’entend généralement dans les cérémonies d’initiation féminines… Suit un court spectacle de Béatrice Ella Meke, qui revisite Joséphine Baker et La Revue nègre. » J’aime bien ouvrir mes défilés avec d’autres artistes, les faire découvrir au public « , explique Imane, ravi de son choix.
Chantal, la mariée
Puis place aux modèles. Si la dernière collection était un hymne au noir, celle-ci en est le négatif-positif, imposant le blanc comme ligne de conduite. Les noms des créations sont évocateurs : » Crème de la crème « , » Blanc chocolaté « , » La négresse blonde » ou encore » Negresco « . Jeux de mots et clins d’oeil, qui se retrouvent également dans le jeu des matières. Du tissu léger comme de la crème fouettée, de la dentelle aérienne, de la soie laiteuse, du lycra onctueux et de la mousseline légère saupoudrés de quelques accessoires discrets. Imane offre une collection minimaliste dans laquelle seules des plumes d’anges se sont égarées sur un corsage, posées par sa main légère.
Car, comme à son habitude, le styliste a tout réalisé » de A à Z « . Il pense, invente, dessine et coud dans son appartement parisien. Une amie lui apporte son aide pour les finitions et c’est tout. Il lui aura fallu un mois de travail pour réaliser la superbe robe de mariée, portée pour le final par sa soeur, la chanteuse Chantal Ayissi. » Cette robe est entièrement faite de pièces superposées de tulle, ce qui donne cet effet qui ressemble à de la neige. J’ai tout fait à la main. »
Airs angéliques
La fluidité est le maître-mot de cette collection qui emprunte aussi aux années 30. Les mannequins, qui reflètent l’ensemble du continent africain, portent avec décontraction les robes tubes aux décolletés drapés et ravageurs, les cols roulés plissés et les robes à la maille griffée. Leurs airs angéliques tranchent avec les coupes parfois osées du vêtement. Outre les mannequins qu’Imane fait régulièrement travailler, le défilé a été l’occasion de revoir Kimi Khan, modèle réputée qui a notamment travaillé avec Jean-Paul Goude dans les années 80 et qui expose sans complexe ses formes généreuses. » Elle était très connue, elle est de la même génération qu’Iman Bowie « , explique Imane. » Bien sûr, elle ne fait plus la même taille aujourd’hui mais elle assume totalement, c’est ça qui m’a plu ! »
Le défilé s’est terminé comme il avait commencé : dans la bonne humeur, la simplicité, et en famille, sur une chanson de Chantal qui a fait bouger tout le monde. Imane a de nouveau fait parler ses ciseaux. Et c’est tant mieux.
Visiter le site d’Imane.
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Et Dieu créa… Imane Ayissi.