Le Bénin commémore ce vendredi la fête du Vodoun, traduit par vodou ou vaudou. Des milliers d’adeptes affluent le 10 janvier de chaque année pour célébrer cet évènement, institué en 1994.
Aujourd’hui, au Bénin, c’est la fête du Vodoun. Une commémoration tellement sacrée que depuis 1994, le 10 janvier est une journée chômée et payée. A cette occasion, les adeptes manifestent de plusieurs manières leur appartenance à ce rite : danse, chant, tam-tam, louanges, communion à l’esprit des morts, spectacles…
Les adeptes évoquent les divinités à travers des chants dont voici quelques paroles : « Le Vodoun est l’ensemble des forces positives en équilibre dynamique qu’énorme que sont : le feu, l’air et l’eau », « Le Vodoun est une croyance et pratique qui unis une même communauté morale », « Le Vodoun est une religion de tolérance, d’amour et de pardon »…
La place publique d’Abomey-Calavi, à une trentaine de kilomètres au nord de Cotonou, a été investie ce vendredi par de nombreux adeptes du Vodoun et par de nombreux touristes curieux. « Nous avions appris beaucoup de chose sur le Vodoun du Bénin, sans pour autant toucher la réalité des Vodoun au bout des doigts. Mais, avec notre présence à cette fête à Abomey-Calavi, nous avons découvert le Vodoun dans toute sa diversité. C’est magnifique », a confié à Xinhua, Pierre Alexandre, un historien français.
Une fête nationale
Le Vodoun signifie en langue Fon : « Ce qu’on ne peut élucider, la puissance efficace ». Il se manifeste à travers Mawu et Lissa, incarnations des principes masculin et féminin. Selon la légende, Mawu et Lissa ont eu quatorze enfants dotés de pouvoirs surnaturels dont : Chango, le Dieu du tonnerre, Nana Bouloukou, la Déesse de la terre, de la nuit et ses mystères, ainsi que Sakpata, le Dieu de la justice et de la propagation de la variole et diverses divinités isolées.
Pour le ministre béninois de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, M. François Houessou, cette célébration est l’occasion de promouvoir les différents cultes traditionnels du pays. « Le Vodoun est notre identité, nous devons en être fier et l’exprimer », a-t-il déclaré. Selon lui, ce sont tous les Béninois, peu importe leur religion, qui « portent dans leur cœur » cette tradition « même s’ils ne sont pas des fervents pratiquants au grand jour ».
Selon des statistiques, près de 37% de la population béninoise, estimée à plus de 10 millions d’habitants, pratiquent des religions traditionnelles, alors que les catholiques représentent 27%, les musulmans 24% et les protestants 12%.
