Le monde a les yeux braqués sur le bateau négrier ; les bonnes gens découvrent que l’esclavage existe encore.
La rédaction d’Afrik a révélé de nombreuses fois l’existence de ce phénomène. Nous y reviendrons dans une série d’enquêtes. Les enfants africains sont utilisés comme une marchandise. L’ignorance, la pauvreté, la course à l’argent facile sont les principaux leviers du marché de la honte. Ignorance car les parents, souvent pauvres, croient envoyer leur progéniture vers d’autres cieux plus cléments. Avec, peut-être, la richesse au bout du rêve. La course à l’argent facile car il serait vain de croire à des réseaux mafieux, les vendeurs sont aussi de pauvres gens. Minables, criminels mais pauvres. Les autorités africaines ont une grande part de responsabilité dans ce trafic. En évitant de s’attaquer frontalement à ce phénomène, elles ont contribué à son essor.
En libérant systématiquement les trafiquants d’enfants, elles ont encouragé tous les esclavagistes à continuer leurs affaires honteuses. Au Bénin comme au Cameroun, les Organisations non gouvernementales étaient, sont toujours, isolées quand elles crient au scandale. Les nouveaux riches africains, en acceptant de prendre ces enfants comme domestiques-esclaves, sont aussi responsables et coupables. L’humanité a la mémoire courte. Honte sur ces Africains qui perpétuent un crime crapuleux. La mémoire collective s’est donc diluée dans l’affairisme. La victime est devenue bourreau. Et s’attaque à plus faible qu’elle. A l’enfant. A l’innocence, qu’on assassine au Franc CFA. Une fois dépassé le stade de l’écœurement, il faut s’attaquer aux racines de ce mal. La pauvreté et l’ignorance. Aux grands décideurs de ce monde, n’oubliez pas les Africains. Surtout les enfants.