Lancée le 20 février dernier à Mayo-Darlé, dans la région de l’Adamaoua, sous le thème : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », les camerounaises de l’ensemble du triangle national, se sont jointes, ce jour 8 mars, à celles du monde entier, pour célébrer la 38è édition de la journée internationale de la femme (JIF).
En prélude à cette commémoration, plusieurs activités avaient été menées. Il y avait entre autres activités
- les conférences-débats
- les causeries éducatives
- des rencontres sportives
- les investissements humains
- les foires et expositions
- la grande parade
- les réjouissances dans les gargotes, entreprises,…
Il faut signaler que le pagne baptisé : « 8 mars », qui n’a qu’une durée de vie d’un an, avait été comme les éditions antérieures, la marque distinctive de cet événement, malgré son coût très élevé, car, il est passé de 6800 fcfa à 10000 fcfa. Et chaque femme ou groupe de femmes y allaient de sa mode, on dirait que l’inspiration venait de l’Esprit-Saint.
« Moi, je n’accorde aucune importance à cette manière de célébrer cette journée dans notre pays, bien qu’elle soit une période de grandes affaires, impliquant plusieurs secteurs d’activités : on peut citer entre autres : la Cicam (la seule société de fabrication de pagnes au Cameroun), les couturières, les stylistes-modélistes, les coiffeuses, les fabricants et vendeuses de perruques, les poseuses d’ongles et des cils, les sociétés brassicoles, les auberges, hôtels, bars, snacks, restaurants, les parcs de loisirs, et les transporteurs ne sont pas du reste. Mes raisons sont les suivantes : la majorité des femmes chez nous, qu’elles soient en ville ou en campagne, ne connaissent ni la genèse, ni les thèmes, tout pour elles, c’est porter le pagne du 8 mars, sortir ce jour-là, et rentrer soit trop tard ou passer nuit dehors, soumettre le conjoint à tous les travaux ménagers (garder les enfants, y compris les nourrissons, aller au marché, faire la cuisine, la lessive, la vaisselle,…).
La journée du 8 mars entraine aussi des tensions
Ce qui augmente mon étonnement, est que mêmes les foyers, où règne la paix, connaissent des remous, et pour cause, le conjoint étant dans l’incapacité de payer le pagne à son épouse, perd son pouvoir de chef de famille. Autres choses et non les moindres, on enregistre des cas de viol, d’agressions, de vol, d’accidents et parfois de morts. Pour les femmes qui n’ont pas eu l’autorisation de sortir ou respecté l’heure de rentrer, se voient rouées des coups de poings ou touchées avec une arme blanche (gourdin, couteau, machette, ceinturon,…qui parfois conduisent à la mort », déclare la couturière Anastasie Komou.
« La journée internationale de la femme, en elle-même, n’avait pas été mal pensée, mais les dégâts enregistrés chaque année, après sa célébration, dans certains pays parmi lesquels le nôtre, inciteraient à sa suppression. Est-ce qu’on observe les mêmes écarts de comportement ailleurs. Mes chères sœurs, sachons imiter ce qui est bon ! », a-t-elle conclu.
Il n’est pas superflu de rappeler que la «journée internationale de la femme», instituée en 1977 par l’ONU (Organisation des Nations Unies), puise ses origines dans des manifestations de femmes du début du 20è siècle, réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les sexes.