Laurent Gbagbo veut indemniser les victimes de la crise 2010-2011


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Laurent Gbagbo, ancien Président de Côte d'Ivoire
Laurent Gbagbo, ancien Président de Côte d'Ivoire

Abidjan, le 11 janvier 2025. Face à un public attentif lors des « Assises des femmes de Côte d’Ivoire » au Palais de la Culture, Laurent Gbagbo, ancien président et figure emblématique du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA -CI), a pris un engagement rétentant.  Celui d’indemniser les victimes de la crise postélectorale de 2010-2011 s’il revient au pouvoir.

Cette déclaration marque une nouvelle étape dans la trajectoire politique de Gbagbo, tout en suscitant des interrogations et des espoirs parmi les Ivoiriens.

Une promesse sous le signe de la réconciliation

Lors de cet événement, Laurent Gbagbo a exprimé sa compassion envers les victimes de cette tragédie qui a provoqué la mort de près de 3 000 personnes selon un bilan officiel. À travers des mots empreints d’émotion, il a exprimé un message de réconfort aux familles endeuillées. Il a cité spécifiquement les localités les plus touchées comme Abobo, Yopougon, Duékoué et Guiglo. L’ancien président a également souligné l’importance de panser les blessures encore ouvertes.

En s’engageant publiquement à dédommager les victimes une fois élu, Laurent Gbagbo cherche à inscrire son retour politique sous le signe de l’unité nationale. Pour Gbagbo, cette initiative est essentielle pour tourner la page de cette sombre période de l’histoire ivoirienne.

Des mesures ambitieuses pour une Côte d’Ivoire équitable

Au-delà des indemnisations, Laurent Gbagbo a esquissé les grandes lignes de son programme politique. Il a plaidé pour l’établissement d’une université et d’un centre hospitalier universitaire dans chaque région. Son but est d’offrir à tous les citoyens un accès égal aux services éducatifs et sanitaires. Ces propositions suggèrent une volonté de reconstruire un tissu social équitable, endommagé par les divisions de la crise.

Par ailleurs, l’ancien président a abordé la question du chômage des titulaires de doctorat en Côte d’Ivoire, un problème qu’il considère comme un frein au développement intellectuel et économique du pays. « Près de 4 000 docteurs sont sans emploi. Est-ce normal ? », s’est-il concentré, avant de promettre des consultations avec leurs représentants pour élaborer des solutions concrètes.

Une campagne marquée par le défi de l’éligibilité

La promesse de Laurent Gbagbo intervient dans un contexte politique tendu, alors que son éligibilité à l’élection présidentielle de 2025 est remise en question. Condamné à 20 ans de prison dans l’affaire dite du braquage de la BCEAO, il fait face à un obstacle majeur pour son retour au pouvoir. Cependant, ses partisans espèrent que les récentes injonctions de l’ONU en faveur de sa réinscription sur la liste électorale ouvriront la voie à sa candidature.

Cette situation délicate alimente les débats et polarise l’opinion publique, alors que le pays se prépare à une élection décisive. Si Gbagbo parvient à surmonter ces défis, sa promesse de justice pour les victimes pourrait bien devenir un argument clé de sa campagne.

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