Henri Guaino, le conseiller spécial du président français, Nicolas Sarkozy, a indiqué lundi que le départ du président sortant de la Côte d’Ivoire est « en bonne voie ». Le panel des chefs d’Etats mandatés par l’Union africaine pour trouver des solutions à la crise ivoirienne avait suggéré à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. Mais il avait refusé. Des discussions officieuses se poursuivraient depuis la fin de la médiation internationale.
Le gouvernement français y croit : le départ de Laurent Gbagbo, en dépit de la résistance affichée du président sortant de la Côte d’Ivoire est assuré. C’est ce qu’a fait savoir lundi sur Radio Monte Carlo (RMC), le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Ce départ qu’exige la communauté internationale, qui presque dans son ensemble a validé l’élection d’Alassane Ouattara, est « en bonne voie », a-t-il assuré. «Dans les discussions, les négociations et les jeux d’influence qui sont en train de se déployer autour de l’affaire ivoirienne, on peut espérer arriver à un résultat », a déclaré Henri Guaino. Seule incertitude, selon lui, la date. «Je ne peux pas vous dire dans quels délais (…) Il y a toujours une part d’incertitude, nous verrons alors quelles mesures il faut prendre si nous ne parvenons pas à ce résultat. Mais pour l’instant nous avons bon espoir », a-t-il expliqué.
Depuis la présidentielle du 28 novembre 2010 et la prestation de serment des deux présidents qui prétendent chacun l’avoir emporté, les appels se sont multipliés au sein de la communauté internationale, pour réclamer l’abandon du pouvoir par Laurent Gbagbo. Mais celui-ci n’a pas cédé, faisant échec à toutes les négociations entamées sous l’égide de l’Union africaine et de la Cédéao, qui posaient comme préalable à toute discussion, la reconnaissance de sa défaite électorale. Laurent Gbagbo espérait que la dernière mission menée en février par un panel de cinq chefs d’Etats africains mandatés par l’Ua pour trouver des solutions contraignantes à la crise postélectorale ivoirienne aboutirait à sa reconnaissance comme président élu. Mais celle-ci, comme les précédentes, a conclu à la victoire de son adversaire, et lui a conseillé d’abdiquer à son profit.
De son côté, Alassane Ouattara (ADO), qui vit retranché avec son gouvernement à l’hôtel du Golf d’Abidjan depuis la fin de l’élection, commence à se doter des attributs du pouvoir d’un chef d’Etat. Jeudi en présence de quelques diplomates en poste à Abidjan, il a annoncé la création de son armée, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Selon certains journaux ivoiriens, cette décision pourrait constituer un début d’émancipation d’ADO, vis-à-vis de la tutelle militaire de Guillaume Soro, son premier ministre, de qui dépendent les Forces nouvelles (FN), les insurgés, qui ont relancé la guérilla contre l’armée ivoirienne fidèle à Laurent Gbagbo. Ces journaux relève que ni les généraux Soumaïla Bakayoko et Michel Gueu, ni les principaux « com’zones » Wattao et Chérif Ousmane, tous reconnus comme étant les principaux dirigeants des FN, n’étaient présents jeudi à l’hôtel du Golf, lors du lancement des FRCI.
Les déclarations d’Henri Guaino signifient qu’en dépit de la fin officielle des négociations en Côte d’Ivoire, des pourparlers se poursuivent, de façon officieuse. Depuis le déclenchement de la crise, près de 400 personnes ont trouvé la mort. Plusieurs milliers d’autres ont dû se réfugier dans les pays voisins, principalement en Guinée, au Libéria et au Mali.