Laurent Gbagbo devant la CPI : un procès contesté


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Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo

Le transferement expresse de l’ancien président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, aux Pays-Bas, à La Haye, pour un procès qui commence ce lundi 5 décembre fait beaucoup jaser sur le thème « deux poids deux mesures ».

Les pro-Gbagbo dénoncent une « justice à deux vitesses » à l’image de Alphonse Tousséa Oulaï, Secrétaire général du Congrès national pour la résistance et la démocratie (CNRD) qui, dans une interview rapportée par Xinhua, annonce que « Le CNRD se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux pour obtenir le retour de Laurent Gbagbo (…) alors que d’autres acteurs proches de Ouattara soupçonnés eux aussi de crimes ne sont pas inquiétés« . La plupart des candidats des partis qui avaient soutenu Laurent Gbagbo lors de la dernière élection présidentielle, ont annoncé qu’ils ne présenteront pas de candidats lors des élections législatives du 11 décembre prochain dont la campagne s’est ouverte ce samedi. Une vingtaine de candidats pro-Gbagbo seulement se présenteront sous l’étiquette « indépendants ».

Sur RFI, le célèbre éditorialiste Jean-Baptiste Placca, l’une des voix les plus écoutée d’Afrique classe le 29 novembre, date du transfert de Laurent Gbagbo comme un jour sombre pour l’Afrique « Car il n’y a aucune gloire, pour le continent, à sous-traiter ainsi, à l’extérieur, un acte aussi grave que le jugement d’un ancien chef d’Etat« . C’est rappelle-t-il la première fois qu’un pays africain délègue de son plein gré ses compétences à la Cour Pénale Internationale.

Le transfert de Laurent Gbagbo, à quelques jours des élections législatives ivoiriennes permet surtout à Alassane Ouattara de ne pas voir planer sur les candidats l’ombre de son concurrent. Une justice internationale permettant aux ivoiriens de ne pas prendre de décision pouvant compromettre la fragile paix actuelle pense-t-il. Mais c’est une solution de facilité qui n’arrange pas forcément l’image de Ouattara à qui beaucoup reproche déjà d’avoir été installé au pouvoir grâce aux forces militaires françaises note Jean-Baptiste Placca.

Lors d’un de ces points de presse, le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait assuré que « Laurent Gbagbo ne sera pas le dernier à devoir rendre des comptes pour les crimes commis en Côte d’Ivoire », les forces pro-Ouattara étant clairement visée. Une déclaration qui devra être rapidement suivie d’effet pour donner un vrai sens au procès de Laurent Gbagbo.

Toussaint Alain, proche conseiller de Laurent Gbagbo, et Maître Habiba Touré, Avocat à la Cour (Bobigy, France), membre du Collectif des Avocats de la Famille Gbagbo tiendront une conférence de presse internationale lundi 05 décembre 2011, de 9h30 à 10h30 à l’hôtel Novotel Den Haag City Centre Hofweg 5-7, 2511 AA Den Haag.

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