L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, incarcéré à la Haye depuis novembre 2011, comparait ce mardi devant la justice internationale pour l’ouverture de l’audience de confirmation des charges qui pèsent contre lui.
L’heure est venue pour Laurent Gbagbo de rendre des comptes. L’ex-président ivoirien comparait ce mardi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour l’ouverture de l’audience de confirmation des charges qui pèsent contre lui.
Cette audience est capitale pour ce que l’on peut nommer l’affaire Gbagbo. Elle devrait en effet se conclure le 28 février par une déclaration de l’ex-chef d’Etat ivoirien, qui doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre la tenue d’un procès. Une audience reportée déjà à deux reprises, très attendue tant par les partisans de Laurent Gbagbo que ceux de son rival Alassane Ouattara.
Justice partiale?
Incarcéré à la Haye, aux pays-Bas depuis novembre 2011, plusieurs chefs d’accusations pèsent sur Laurent Gbagbo, à ce jour premier ex-chef d’Etat remis à la CPI. Il est soupçonné entre autre d’être le « coauteur indirect » de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains commis durant les violences postélectorales de 2010-2011. Suite à son refus de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, ses partisans et ceux de son rival se sont violemment confrontés. Une bataille sanglante qui a fait plus de 3000 morts.
Selon l’accusation, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, dans le cadre d’un « plan », « revêtaient un caractère généralisé et systématique » et étaient dirigées « contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques ». « Des centaines d’adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de viol en conséquence de cette politique », toujours selon l’accusation, rapporte l’AFP.
Les fidèles de Laurent Gbagbo eux estiment eux être les seuls à être mis sur le banc des accusés, dénonçant une justice internationale partiale, qui occulte les crimes commis par les partisans d’Alassane Ouattara.