Le Parti de l’unité et du progrès, au pouvoir en Guinée, relance la campagne pour la prolongation du mandat présidentiel afin de permettre à l’actuel chef de l’Etat de briguer un troisième mandat. Inadmissible pour l’opposition.
» Des concours de circonstances, non encore élucidés, ont conduit Lansana Conté au pouvoir, après la mort d’Ahmed Sékou Touré en 1984. Auréolé du grade de Général d’Armée, il est toujours au pouvoir. En dépit de l’avènement du multipartisme et de tout ce qui s’ensuit « , ironise un journaliste du » Démocrate « . Dix-sept ans de pouvoir et ce n’est peut-être pas fini.
En effet, la campagne, débutée en 2000, pour la prolongation du mandat présidentiel vient d’être relancée en Guinée par le Parti de l’unité et du progrès (PUP, au pouvoir). La semaine dernière, lors d’un meeting, le maire de la ville de Kankan (600 km à l’est de Conakry) a invité le peuple guinéen à » accorder un troisième mandat à Lansana Conté (…) le seul capable d’assurer à la Guinée un climat de paix, de concorde nationale et de sécurité « .
Demande de référendum
Les élus locaux et des cadres des régions de Faranah et Kankan – qui depuis les élections communales de juin 2000 sont tous membres du PUP – ont adopté une résolution demandant la révision de la Loi Fondamentale pour permettre à l’actuel président de » rester au pouvoir jusqu’à l’achèvement de son oeuvre, commencée en 1984 « . Ils demandent qu’un référendum soit organisé.
L’opposition, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Mamadou Bâ, porte-parole de la Coordination de l’opposition démocratique (Codem), éructe : » C’est inadmissible. Si Conté veut connaître le vrai visage de l’opposition, qu’il essaye de briguer un troisième mandat présidentiel en Guinée « , clame-t-il.
Après avoir dirigé la Guinée pendant dix ans sous un régime militaire, le général Lansana Conté est élu pour la première fois en 1993. En 1998, il est réélu pour un deuxième mandat de cinq ans, qui devrait être le dernier selon la Constitution guinéenne.