Lamine Diack foule à nouveau la terre sénégalaise


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Lamine Diack
Lamine Diack

Lamine Diack est enfin rentré dans son pays natal, le Sénégal, après y avoir été éloigné depuis plus de cinq ans. L’ancien président de l’IAAF peut célébrer tranquillement la fin du mois de Ramadan en famille, parmi ses proches, en attendant l’aboutissement des deux procès pour corruption dans lesquels il est visé.

Sanglé dans un costume croisé, style Denis Sassou N’Guesso, couvre-chef au point, Lamine Diack a été accueilli, ce lundi, soir par ses proches à l’aéroport international Blaise Diagne de Diamniadio (35 km de Dakar). Le vieil homme de 87 ans, soutenu de part et d’autre dans sa marche par des membres de sa famille, ne souhaitait pas un accueil populaire, à sa descente d’avion. Mis en résidence surveillée en France depuis 2015, l’ancien président de l’IAAF n’a bénéficié d’une levée de la mesure d’interdiction de sortie du territoire français qu’après le paiement d’une caution de 500 000 euros (près de 328 millions de francs CFA).

Cette somme a été versée par le Jaraaf de Dakar, un club de football dirigé à deux reprises par Lamine Diack et pour lequel il demeure un monument. Ce geste du Jaraaf de Dakar a été fort apprécié de la famille de Lamine Diack, dont la fille aînée, Mame Fatou Diack, s’est confiée à la presse : « Nous remercions toute la famille Diack…, c’est par la grâce de Dieu qu’on ait pu vivre ce jour-là. C’est un jour de joie ! Nous remercions le Jaraaf qui a permis tout cela et l’État grâce à qui cela s’est fait. Et également merci à tous ceux qui se sont mobilisés, notamment les personnes les plus anonymes… Nous remercions tout le monde ».

Pour les responsables du Jaraaf de Dakar, le club doit beaucoup plus à son ancien président : « Nous sommes soulagés qu’il puisse retrouver son pays. On ne faisait que lui rendre une partie infime de ce qu’il nous a donné. Le Jaraaf dispose d’un patrimoine foncier dans Dakar et sa région qui peuvent être évalués à plusieurs milliards. Et si nous disposons de cela, c’est grâce à Lamine Diack, parce que pour nous, Lamine Diack demeure l’éternel président », ont-ils déclaré. Si l’ancien patron de l’athlétisme mondial est très heureux de pouvoir célébrer l’Aïd el-Fitr parmi les siens au Sénégal, il sait qu’il n’est tout de même pas encore tiré d’affaire.

Condamné à quatre ans de prison dont deux fermes, le 20 septembre dernier, pour son « implication dans un réseau de corruption destiné à cacher des cas de dopage en Russie », l’ancien athlète sénégalais a fait appel de ce verdict. Sans que la date du procès en appel ne soit encore connue, Lamine Diack doit répondre d’une deuxième affaire portant cette fois-ci sur des soupçons d’achat de votes dans l’attribution des Jeux olympiques de Rio 2016 et Tokyo 2020.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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