Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a démenti les informations faisant état d’une médiation de l’Arabie Saoudite dans les relations très tendues entre Rabat et Alger.
C’est la confusion totale. Alors qu’il a été fait état d’une tentative de rapprocher les deux pays voisins en Afrique du Nord, le Maroc et l’Algérie, la réalité semble autre. La visite à Alger, mercredi, du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal Bin Farhan Bin Abdullah Al Saoud, a été annoncée comme étant inscrite «dans le cadre de la médiation entre Alger et Rabat» dont la rupture des relations diplomatiques a été prononcée depuis août 2021. Ce qui n’en est pas le cas, selon des précisions de la diplomatie algérienne.
Au cours d’une intervention à la chaîne d’information publique AL24 News, ce samedi 21 mai 2022, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a été on ne peut plus clair. «Il n’y a aucune médiation. Que celui qui a été à l’origine de la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat assume ses responsabilités », a déclaré le diplomate, insistant que «cette question ne se règle pas par une médiation, quelle que soit la nature des relations qui nous lient avec nos partenaires», dont l’Arabie Saoudite.
Ramtane Lamamra va plus loin, soulignant que «la position de l’Algérie est claire. La rupture des relations diplomatiques est intervenue pour des raisons fortes. Elle a été décidée pour faire porter la responsabilité pleine et entière à la partie qui a poussé les relations à ce mauvais niveau». Non sans préciser que son pays entretient «des relations et des ententes avec le royaume frère d’Arabie Saoudite et avec d’autres pays arabes, africains ou autres, qui font que nous dialoguons et nous concluons des accords avec nos partenaires sans intégrer cette question dans notre ordre du jour».
Le mardi 24 août 2021, l’Algérie avait «décidé de rompre les relations diplomatiques avec le royaume du Maroc, à partir de ce jour». L’annonce avait été faite par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui avait déploré que «l’histoire avait montré que le royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie». Déjà ce jour-là, Lamamra avait imputé «aux dirigeants du royaume la responsabilité des crises répétées, qui se sont aggravées».