L’Afrique, c’est chic


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Modèle africain
Modèle africain

Cinq créateurs africains ont offert un spectacle époustouflant mardi au Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie de Paris, en présentant leur collection dans le cadre de l’exposition  » Le Boubou, c’est chic « . Retour sur cette féérique soirée et sur les somptueuses créations.

Les créateurs africains sont pleins de ressources et de talent. C’est ce que Ly Dumas, Michaël Kra, Xuly Bët, Karim Tassi et Imane Ayissi ont confirmé mardi soir au Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie de Paris dans le cadre de l’exposition  » Le Boubou, c’est chic « . Les défilés nous ont offert un véritable spectacle féerique.

Sublimes créations

 » Il faut fêter l’Afrique dans la beauté, la joie et l’amour « , s’enthousiasme le Princesse Esther Kamatari dans son discours d’inauguration de la soirée. Le message est passé, ces trois ingrédients n’ont pas manqué à la fête. La joie et l’amour étaient présents sur tous les visages. La beauté dans les visages et les corps des mannequins, véritables odes à la perfection, tout comme dans les créations.

Ly Dumas, reine des festivités à l’origine de la soirée  » Ly Dumas and Friends « , a présenté deux collections bien différentes.  » Ombres éclairées « , série sexy d’oeuvres aux décolletés plongeants, aux ouvertures généreuses et aux tissus fluides. Magie du métamère. Puis  » Lumières d’Afrique « , où la Camerounaise revisite la tradition en transfigurant les tissus et les matières ainsi que les couleurs typiques du Continent. Une collection où les détails comme les bretelles ou les coutures ont une grande importance.

Avec  » Africa absolut angel  » et  » Pearls of the Kalahari « , Michaël Kra, designer franco-ivoirien, a transporté l’auditoire dans le monde fabuleux de la joaillerie africaine. En or, argent, bronze, perles, coquillages ou encore peau, ses bracelets, colliers et parures sont des oeuvres d’art qui à elles seulles habillent entièrement ceux qui les portent. Le  » Clin d’oeil  » de Xuly Bët, le Sénagalo-malien, à son Afrique à lui s’est incarné en des lolitas moulées dans des habits aux couleurs vives.

Une belle soirée

Le Marocain Karim Tassi a enchanté le public qui a fortement applaudi – à raison- à ses  » Empreintes « . Créations vaporeuses et asymétriques en mousseline, en crêpe, oranges et fuchias. Des chemises brodées teint sur teint, discrètement orientales. Une élégance folle. Imane Ayissi a quant à lui choisi le blanc pour illustrer sa  » Vogue Afrique «  et marié, pour son final, Chantal Ayissi, sa soeur, dans une saillante robe au collier de plumes, avant que celle-ci ne se lance dans un tour de chant endiablé.

Les défilés étaient précédés d’un petit parcours africain judicieusement imposé. D’abord une visite à l’exposition consacrée aux boubous. Superbes. A franges, colorées, unies, brodées, tissées, avec ou sans motifs, en coton, bazin ou soie, les pièces exposées permettent de rendre compte de la diversité de ce vêtement. Venaient ensuite deux expositions de photos très différentes l’une de l’autre.  » Sténopés d’Afrique  » présente des clichés poétiques et originaux réalisés au Mali. Quant aux photos de Catherine Laurent, très vivantes car projetées dans une salle circulaire, elles montrent le boubou de la vie quotidienne.

La soirée s’est achevée sur un chant de paix de Luli. Le public restera longtemps sous le charme des collections présentées qui prouvent bien que les créateurs africains, bien qu’inspirés par le Continent, ne se contentent pas d’une mode exclusivement ethnique. C’est ce qui fait leur talent. Et qui prouve que l’Afrique est décidément bien autre chose qu’une  » vitrine de l’horreur « .

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