Le pays s’inquiète de la présence de nombreux soldats de l’armée régulière de la R.D.C. dans sa province frontalière et tente d’organiser leur départ.
Les Zambiens ont peur. Préservés, jusqu’à présent, de la guerre atroce qui sévit à leurs frontières et ensanglante la malheureuse République démocratique du Congo (R.D.C.), ils doivent supporter désormais la présence, sur leur sol, de soldats de l’armée régulière sous divers » statuts » plus ou moins contrôlés.
Des milliers de soldats de l’armée de Laurent-Désiré Kabila se sont réfugiés, ces dernières semaines, dans le Nord de la Zambie après la prise de la ville Pweto par les rebelles soutenus par la Rwanda. Ils s’ajoutent aux 1 300 prisonniers militaires détenus – ou plutôt retenus – dans la petite ville de Kaputa, qui ne compte que 3 000 habitants en temps normal.
Les maladies aussi
Qu’ils soient capturés par l’armée zambienne, en fuite, ou simplement en position de réserve dans l’attente d’un ordre de contre-attaque, ces militaires font craindre aux Zambiens la contagion à leur pays de la » première guerre mondiale africaine. » La notion de contamination s’étend aux maladies : l’épidémie de fièvre d’Ebola qui vient de toucher le nord de la Zambie est ainsi attribuée à la présence des Congolais.
Un ministre zambien a déclaré à l’agence Reuters que » la situation dans le Nord est extrêmement volatile « , autrement dit susceptible de s’enflammer à chaque instant.
Selon le Haut-commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR), 3 700 soldats ex-zaïrois seraient présents dans la région. . 103 d’entre eux, rapportait samedi l’agence PANA, auraient déserté et fait connaître à l’Onu leur souhait d’être accueillis par la Zambie en tant que réfugiés politiques. L’une des craintes immédiates de l’armée zambienne est que ces soldats soient poursuivis en territoire zambien par les rebelles qui les ont défaits de l’autre côté de la frontière.
Malgré la paix signée le 6 décembre à Lusaka entre les belligérants de la R.D.C., la situation de l’ex-Zaïre demeure explosive. Selon diverses sources, les combats auraient d’ailleurs repris, en ce week-end de Noël, dans les provinces du Katanga et de l’Equateur.
Toute l’équipe d’afrik souhaite de joyeuses fêtes à tous les internautes d’Afrique et d’ailleurs !