Le gouverneur de la banque centrale de Zambie, Christopher Mvunga, a déclaré, depuis Lusaka, que le pays endetté aurait pu payer 42,5 millions de dollars (23,5 milliards FCFA), la semaine dernière, au titre de ses engagements en matière d’euro-obligations.
Christopher Mvunga a déclaré que le pays avait délibérément choisi de ne pas le faire dans un esprit d’équité, car il souhaitait traiter tous les créanciers de la même manière : « Ce n’est pas que nous ne pouvons pas payer. C’est juste que si nous payons un créancier, nous devons payer tous les créanciers. La décision qui a été prise consciemment est que nous ne paierons aucun des créanciers. Nous les traiterons tous de la même manière, en vue de présenter un plan progressif tourné sur la viabilité de notre dette. Ce qui nous permettra de remplir toutes nos obligations en matière de crédit ».
Selon Mvunga, le ministre des Finances Bwalya Ngandu engageait tous les créanciers à négocier le rééchelonnement du remboursement de la dette. Le gouvernement a demandé, en septembre, un report de six mois sur les paiements d’intérêts pour trois euro-obligations commerciales d’une valeur de 3 milliards de dollars (plus de 1 661 milliards FCFA). Cependant, il a manqué le paiement des intérêts de 40 millions dollars (environ 22,2 milliards FCFA) dû sur une obligation dont l’échéance était le 14 octobre, ce qui a incité l’agence de notation S&P à déclarer le pays en défaut de paiement.
La période de grâce s’est achevée vendredi, concernait le paiement d’une euro-obligation de 750 millions dollars (415,3 milliards FCFA) qui expirait en 2022. Malgré le deuxième plus grand gisement de cuivre du continent africain, la dette extérieure de la Zambie a bondi à près de 12 milliards de dollars (plus de 6 646 milliards FCFA), cette année.
La Banque Africaine de Développement a évalué la dette publique zambienne à 80% de son PIB en 2019, contre 35% à la fin 2014.
Deuxième producteur africain de cuivre, qui a pâti de la chute du cours de certains métaux, la Zambie devrait voir son Produit intérieur brut reculer de 4% en 2020 après +1,7% l’année dernière et +4% en 2018. La croissance du PIB par habitant, elle, va plonger de 6,7% cette année.