130 000 Congolais et Angolais réfugiés en Zambie vont bénéficier du programme d’aide alimentaire des Nations Unies. Une décision du gouvernement zambien qui refuse par contre que ses citoyens, eux aussi touchés par la famine, soient exposés au maïs génétiquement modifié distribué par l’Onu.
Le président zambien persiste dans son refus de l’aide alimentaire proposée par les Nations Unies. Levy Mwanawasa préfère voir son pays souffrir de la famine plutôt que d’exposer sa population aux inconnues du maïs génétiquement modifié. Mais cette politique très ferme ne s’applique pas aux réfugiés congolais et angolais qui vivent en Zambie. Le gouvernement vient d’autoriser la distribution du maïs suspect à 130 000 des 200 000 réfugiés du pays. « Ce n’est pas parce que mon peuple a faim qu’il faut lui donner du poison, lui donner une nourriture qui est potentiellement et intrinsèquement dangereuse pour sa santé », tempêtait encore Levy Mwanawasa en marge du Sommet de la Terre de Johannesburg.
Du « poison » pour les réfugiés
La Zambie reste le seul des cinq pays touchés par la famine à refuser l’aide à ses 2,5 millions d’habitants. Devant l’urgence, tous les autres – le Mozambique, le Malawi, le Zimbabwe, le Lesotho et le Swaziland – ont finalement accepté. James Morris, directeur exécutif du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour les Nations Unies, peut cependant se féliciter d’avoir fait plier Lusaka sur un point : celui de l’aide aux réfugiés qui peuplent les camps aux frontières du pays. Le directeur du PAM a profité de cette victoire pour rappeler que la seule façon, selon lui, de venir en aide aux Zambiens, était de faire confiance à la biotechnologie.
Le ministre de l’Agriculture a fait savoir que cette décision n’engageait en rien un revirement de la politique zambienne sur les OGM. « Plusieurs pays, notamment en Europe, sont encore réticents à accepter les organismes génétiquement modifiés », a-t-il indiqué à la BBC. Si des grains d’OGM étaient trouvés dans les récoltes zambiennes, Mundia Sikatana craint que son pays ne soit plus autorisé à exporter vers le vieux continent. Une équipe de scientifiques zambiens devrait prochainement être dépêchée aux Etats-Unis pour examiner la dangerosité du maïs proposé par les Nations Unies. Reste à espérer, pour les réfugiés vivant en Zambie et pour les 13 millions de personnes qui bénéficient déjà de l’aide du PAM, que leurs conclusions seront rassurantes.
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