Le Président tchadien Idriss Deby sera à Paris le 11 novembre pour faire don à l’UNESCO d’un moulage du crâne de Toumai. Mais déjà plusieurs associations tchadiennes basées en France se sont mobilisées contre sa visite en France, rappelant que le régime tchadien commet de multiples violations des droits de l’Homme.
Il n’est même pas arrivé que sa venue fait déjà beaucoup de bruit. Idriss Deby sera à Paris le 11 novembre pour faire solennellement don à l’UNESCO d’un moulage du crâne de Toumai. Mais les associations tchadiennes basées en France, militant contre son régime, estiment que le président tchadien « n’a rien à faire à Paris » et elles l’ont expliqué a Afrik.com…
Pour dénoncer sa visite, les organisations telles que « Les Patriotes de la diaspora tchadienne », ou encore « Les exilés du Tchad », ont appelé à une manifestation lundi devant l’UNESCO, lors de la cérémonie du moulage du crâne qui débutera à 11h00. L’objectif, attirer l’attention de l’opinion internationale sur les violations des droits de l’Homme commises au Tchad par le régime d’Idriss Deby, martèle Abdelkerim Yacoub, le président des Patriotes de la diaspora tchadienne.
Même son de cloche pour le président de l’association des exilés du Tchad, le célèbre blogeur Makaila Nguebla, contraint à l’exil, pour ses critiques très vives contre le régime tchadien. Selon lui, « après avoir lancé son opération militaire dans le nord-Mali, Idriss Deby veut se refaire une nouvelle peau sur le plan international. Grâce à son engagement militaire au Mali, il veut se positionner comme un acteur incontournable dans la région pour faire oublier les répressions menées au Tchad ».
Vers une réhabilitation de Deby?
De son côté, l’association française « Survie », qui lutte contre la Françafrique, évoque « la réhabilitation du dictateur tchadien Idriss Deby à Paris qui continue ». « Survie » dénonce le fait que « la France et les instances internationales ne cessent de l’honorer », alors qu’il est « coupable de très nombreux massacres, exactions, crimes contre l’humanité sur sa population, passés sous silence par la France ». L’association s’était déjà insurgée contre le défilé des troupes tchadiennes sur les Champs Elysées, le 14 juillet dernier.
Interrogée sur la question d’une « réhabilitation » du dirigeant tchadien, également critiqué par des ONG de défense des droits de l’Homme pour des violations commises contre ses opposants, cette proche de l’Elysée sur les questions africaines assure que « la France ne passe pas sous silence tous les crimes commis dans le pays ». Elle refuse aussi le mot « réhabilitation », arguant qu’il n’est pas approprié.
Le Président tchadien devrait aussi participer au sommet de l’Elysée sur la paix et sécurité en Afrique, qui aura lieu du 6 au 7 décembre. L’objectif de ce Sommet, qui rassemblera plus d’une quarantaine de chefs d’Etat africains : trouver des stratégies pour que les Africains puissent avoir les moyens d’intervenir par eux-mêmes, en cas de crises majeures ou de conflits, pour assurer la sécurité du continent.