La variole du singe en RDC : une nouvelle menace sanitaire mondiale ?


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La variole du singe
La variole du singe (illustration)

La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une résurgence alarmante de la variole du singe, également connue sous le nom de mpox. Cette maladie, qui semblait jusqu’à présent relativement contenue, connaît une évolution inquiétante qui suscite l’attention de la communauté internationale et en particulier de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Une épidémie en pleine expansion

Depuis le début de l’année 2024, la RDC a enregistré une augmentation exponentielle des cas de mpox. Selon les dernières communications du gouvernement congolais, le pays comptabilise désormais 11.166 cas suspects, dont 450 décès, soit un taux de létalité de 4%. Ces chiffres représentent un doublement des cas par rapport à l’année précédente, témoignant de la rapidité avec laquelle l’épidémie se propage.

La province de l’Équateur, située à l’ouest du pays, est particulièrement touchée. Cependant, d’autres régions comme le Sud-Kivu sont également affectées, avec des cas signalés jusqu’à Goma et dans les camps de personnes déplacées. Cette dispersion géographique complique considérablement les efforts de contrôle de l’épidémie. L’épidémie se développe aussi en Afrique du sud.

Une nouvelle souche plus dangereuse

L’élément le plus préoccupant de cette nouvelle vague épidémique est l’émergence d’une nouvelle souche du virus. Identifiée comme appartenant au clade I, cette variante présente des caractéristiques alarmantes. Contrairement aux souches précédentes, celle-ci se propage principalement par voie sexuelle, homosexuels ou hétérosexuels. Cette évolution marque un changement significatif dans la dynamique de transmission du virus.

La nouvelle souche, baptisée Ib, semble être la plus dangereuse à ce jour. Elle provoque des éruptions cutanées particulièrement sévères, qui s’étendent sur l’ensemble du corps, contrairement aux lésions plus localisées observées avec les souches précédentes. Plus inquiétant encore, cette variante est responsable d’un taux de mortalité de 5% chez les adultes et de 10% chez les enfants, des chiffres nettement supérieurs à ceux des épidémies précédentes.

Les défis de la lutte contre l’épidémie

Face à cette situation critique, les autorités congolaises et les organisations internationales sont confrontées à plusieurs défis majeurs. La RDC, pays déjà confronté à de nombreuses crises humanitaires et sanitaires, dispose d’un système de santé fragilisé qui peine à faire face à cette nouvelle menace. La propagation du virus dans des régions reculées ou instables complique l’intervention des équipes médicales et la mise en place de mesures de contrôle efficaces.

Le risque de voir l’épidémie franchir les frontières de la RDC est réel, comme en témoignent les cas récemment détectés en Afrique du Sud. Cette dimension internationale ajoute une pression supplémentaire sur les efforts de contrôle de l’épidémie.

Face à cette menace, plusieurs actions sont mises en œuvre. Les autorités congolaises, soutenues par l’OMS, intensifient leurs efforts de détection et de suivi des cas. Des mesures sont prises pour améliorer la prise en charge des malades et limiter la propagation du virus. Parallèlement, des campagnes d’information sont lancées pour éduquer le public sur les modes de transmission et les mesures de prévention.

La communauté scientifique internationale se mobilise également pour mieux comprendre cette nouvelle souche et développer des traitements et vaccins adaptés. Cette course contre la montre est cruciale pour endiguer l’épidémie avant qu’elle ne prenne une ampleur incontrôlable.

La situation en RDC est un avertissement clair : les maladies infectieuses ne connaissent pas de frontières.

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