La Tunisie retrouve des couleurs, mais la reprise reste fragile


Lecture 2 min.
Croissance économique
Croissance économique

Avec une croissance de 2,4% au dernier trimestre 2024, l’économie tunisienne affiche des signes encourageants de reprise. Mais cette amélioration masque de profondes disparités entre les secteurs, révélant les défis qui attendent le pays en 2025. En outre, le poids de la dette publique progresse.

La Tunisie montre des signes encourageants de reprise économique en cette fin d’année 2024, avec une croissance de 2,4% au dernier trimestre. Cette progression, quoique modeste, témoigne d’une dynamique positive qui se confirme depuis le début de l’année. La Tunisie est tirée par l’Algérie, moteur économique du Maghreb avec une croissance de 4%. Mais derrière ce chiffre global se cache une réalité plus nuancée.

L’agriculture brille, l’industrie inquiète

L’agriculture tunisienne fait figure de locomotive, affichant une remarquable progression de 12,1%. Cette performance, qui insuffle près d’un point de croissance à l’économie nationale, s’appuie sur une saison particulièrement favorable qui a dynamisé l’ensemble du secteur.

Le tableau est moins réjouissant du côté de l’industrie. Le secteur traverse une passe difficile avec un recul de 2,5% sur l’année, plombé notamment par les difficultés du secteur énergétique. La production de pétrole et de gaz naturel s’est effondrée de 16,9%, entraînant dans son sillage l’ensemble des activités minières et environnementales qui accusent une baisse de 7,9% rapporte l’Institut Nationale de la Statistique en Tunisie.

Pourtant, certaines branches industrielles tirent leur épingle du jeu. L’agroalimentaire connaît un essor significatif (+8,1%), tandis que les industries chimiques et mécaniques progressent respectivement de 2,1% et 2,5%, dessinant les contours d’une possible réindustrialisation sélective.

Services et tourisme : une bouffée d’oxygène

Le secteur des services retrouve des couleurs, porté par le retour des touristes. L’hôtellerie-restauration enregistre une hausse de 5,7%, tandis que les transports (+5,0%) et les télécommunications (+1,3%) confirment leur dynamisme.

La demande intérieure reste le principal moteur de l’économie, avec une progression de 7,1% qui contribue positivement au PIB à hauteur de 7,5 points. Mais cette vitalité de la consommation se heurte aux faiblesses du commerce extérieur : les exportations stagnent (-0,2%) quand les importations s’envolent (+9,7%), creusant davantage le déficit commercial. Un sujet d’inquiétude pour 2025.

Si ces résultats dessinent les contours d’une reprise, celle-ci demeure fragile.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News