Plusieurs secteurs d’activités ont été perturbés ce mercredi en Tunisie en raison de mouvements de grèves observés dans l’ensemble du pays. Les médecins et les enseignants dénoncent des conditions de vie « précaires » et un taux de chômage « élevé ». Les magistrats, eux, protestent contre la décision prise samedi dernier par le ministre de la Justice de révoquer quatre-vingt-quatre magistrats.
Les enseignants et les médecins sont entrés en grève ce mercredi pour une durée de deux jours. Ils réclament l’amélioration de leur situation sociale. Les médecins demandent, entre autres, de meilleures conditions de travail et une plus grande reconnaissance de la part de l’Etat. « Nous souffrons d’un manque criant d’équipements. Il y a aussi des phénomènes de violences, des agressions à l’hôpital, et nous demandons à l’autorité de tutelle d’assurer notre sécurité », a déclaré à l’AFP le Dr. Habiba Mizouni, du syndicat général des médecins hospitaliers et dentistes.
Côté enseignement, les instituteurs exigent une prime de rentrée scolaire et les mêmes horaires que leurs collègues du secondaire. D’après les syndicats de l’enseignement, près de 85% des instituteurs ont suivi cette première journée de grève. Les instituteurs prévoient de manifester jeudi 31 mai.
Par ailleurs, la Tunisie est sans justice. Les magistrats ont annoncé une grève indéterminée « jusqu’à ce que le ministre de la Justice revienne sur sa décision de révoquer 81 magistrats », selon un communiqué de leur syndicat. Samedi dernier, Noureddine Bhiri a annoncé la révocation de quatre-vingt et un magistrats soupçonnés de corruption sous le régime de l’ex-président Ben Ali. Selon la présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), Raoudha Labidi, cette mesure prise par le gouvernement est « contraire à l’indépendance de la justice ». L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a aussi fait part de son refus de son indignation. Le SMT et l’AMT reprochent au ministre de la Justice de ne pas s’être concerté avec aux avant cette prise de décision. Ils souhaitent que les magistrats révoqués aient le droit à un jugement équitable.
D’après un communiqué du ministère de la Justice, une seconde liste sera publiée dans les semaines à venir ce qui risque de mettre le feu aux poudres.
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