La TICAD 2024 se conclut en réaffirmant la légitimité du Sahara occidental et avec des avancées importantes pour l’Afrique


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Photo TICAD 2024
Photo TICAD 2024

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) 2024, qui s’est tenue les 24 et 25 août à Tokyo, s’est achevée sur une note à la fois controversée et prometteuse. L’événement a été marqué par une réaffirmation de la légitimité du Sahara occidental sur la scène internationale et la condamnation de l’attitude du Maroc, tout en aboutissant à des engagements significatifs pour le développement du continent africain.

Réaffirmation de la légitimité du Sahara occidental

Un incident diplomatique majeur a mis en lumière la question sensible du Sahara occidental lors de la TICAD 2024 qui se déroulait au Japon. Des membres de la délégation marocaine ont physiquement agressé un représentant sahraoui, conduisant à leur exclusion de l’événement. Cette décision des organisateurs, couplée au maintien de la présence du représentant du Front Polisario, a été largement salué par les participants, considérant que la violence n’est jamais la solution, en particulier lors de forums internationaux axés sur la coopération ! Dans le communiqué final, la question soulevée par le Maroc sur la participation du Sahara occidental est implicite mais discernable dans une note en bas de page sur les références à des « États membres de l’Union africaine », suivies de la mention qu’un « État membre a exprimé un point de vue différent sur cette question » (point 1 du communiqué). Cela indique une divergence d’opinion sur le statut ou la participation de cet État dans le cadre de cette conférence internationale. Mais le Maroc est isolé. En effet, il est le seul de tous les participants à avoir cette divergence sur les participants.

Cet incident pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations diplomatiques du Maroc avec les nations africaines et les instances internationales. En effet, le Sahara occidental est reconnu par les Nations Unis et son représentant est donc logiquement invité à de nombreux forum internationaux. Si le Maroc boycott les événements auxquels le représentant sahraoui est convié, comme ce fut le cas lors de la précédente TICAD en Tunisie, ou pire s’il use de violence physique comme cette semaine au Japon, cela pose alors la question de la pertinence de la présence marocaine.

Pourtant, le poids du royaume chérifien en Afrique et son influence dans de nombreux secteurs en font un acteur indispensable pour le développement du continent. Son absence serait préjudiciable pour l’Afrique. Néanmoins, la capacité du Maroc à gérer ses différends dans un cadre diplomatique va être un aspect crucial pour sa participation future à des forums internationaux.

Des avancées importantes pour l’Afrique

Malgré cet incident diplomatique, la TICAD 2024 a abouti à des engagements importants pour l’avenir du continent africain. Sous le thème « Co-créer des solutions innovantes avec l’Afrique », la conférence s’est concentrée sur trois piliers principaux : la société, la paix et la stabilité, et l’économie.

Le communiqué Final TICAD 2024 souligne l’importance de l’alignement des efforts de coopération internationale avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine et les Objectifs de développement durable 2030. Parmi les avancées notables :

  • Lutte contre le changement climatique : La conférence a reconnu les efforts africains dans la mobilisation de ressources pour l’adaptation au climat, notamment à travers des initiatives telles que l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine (AAA).
  • Santé et éducation : L’accent a été mis sur le renforcement des systèmes de santé, y compris la production locale de médicaments et de vaccins, ainsi que sur l’amélioration de l’accès à une éducation de qualité.
  • Transformation numérique : Les participants ont souligné l’importance d’un environnement propice à la transformation numérique de l’Afrique, y compris l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle.
  • Développement économique : La conférence a mis en avant le rôle crucial de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour stimuler la compétitivité et le développement inclusif du continent.
  • Paix et sécurité : Les discussions ont porté sur le renforcement de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et le soutien aux opérations de maintien de la paix menées par l’Union africaine.

Implications pour l’avenir

La TICAD 2024 a jeté les bases pour la prochaine TICAD, prévue en août 2025 à Yokohama, toujours au Japon. Elle a également souligné l’importance de développer des solutions innovantes pour répondre aux défis actuels du continent africain, en mettant l’accent sur la participation des jeunes et des femmes, ainsi que sur le renforcement des partenariats public-privé.

Enfin, la TICAD 2024 a démontré l’engagement continu du Japon envers le développement de l’Afrique, tout en mettant en lumière la complexité des enjeux diplomatiques sur le continent. La réaffirmation de la légitimité du Sahara occidental, couplée aux avancées significatives pour le développement de l’Afrique, fait de cette conférence un événement marquant pour le continent africain.

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