Un litige foncier dégénère en tuerie entre Ivoiriens et Burkinabés dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. La semaine dernière, les autochtones de la région de Guiglo ont attaqué des immigrés originaires du Burkina Faso pour récupérer des terres cultivables.
Les vieux démons ont la peau dure. Un conflit foncier dégénère en pogrom à Bloliquin, dans la région de Guiglo en Côté d’Ivoire. Les autochtones guérés ont attaqué les ressortissants burkinabés après un litige foncier. Bilan : six morts dont un gendarme et une vingtaine de blessés. A l’origine, un Ivoirien de l’ethnie guérée vend des terres à un Burkinabé installé en Côte d’Ivoire. Ce dernier remet en valeur le lot de terrain avant de se voir intimé par un autre Ivoirien l’ordre de quitter rapidement les lieux. Ou de lui céder gratuitement le terrain. Refus. Pogrom. Les habitants s’en prennent à tous les » allogènes « , originaires du Burkina Faso pour la plupart. Les forces de l’ordre venues en renfort ont été prises pour cibles par les manifestants déchaînés. Et pour la première fois, les émeutiers étaient armés de fusils de guerre. Un gendarme a été tué et quatre militaires blessés dans une embuscade tendue par les habitants.
Café et cacao
» Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à des fièvres xénophobes. Les autochtones s’attaquent aussi bien aux allogènes (étrangers, ndlr) qu’aux allochtones (Ivoiriens venant d’une autre région). Par contre, le fait qu’ils soient armés de fusils est très alarmant « , s’inquiète un fonctionnaire de la préfecture de Guiglo. Le calme semble revenir timidement dans la région. Vingt-quatre personnes ont été interpellées par la police.
Située à un demi-millier de kilomètres d’Abidjan, la région de Guiglo est connue pour être une zone productrice de cacao et de café. Près de 30 000 Burkinabés, majoritairement planteurs de café et de cacao, y vivent. Plusieurs d’entre eux ont fui les fermes pour se réfugier dans les zones contrôlées par l’armée.