La Tanzanie déclare la fin de l’épidémie du virus Marburg, mais la menace persiste en Afrique


Lecture 4 min.
Virus de Marburg
Virus de Marburg

La Tanzanie a annoncé, le 13 mars 2025, la fin de l’épidémie du virus Marburg après 42 jours sans nouveaux cas signalés. Cette déclaration survient après le décès du dernier patient confirmé le 28 janvier 2025, et marque un tournant important dans la gestion de cette maladie virale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a validé la fin de l’épidémie, mais la vigilance reste de mise, tant le virus Marburg continue de menacer d’autres régions d’Afrique.

Le virus Marburg, un agent pathogène appartenant à la même famille que le virus Ebola, a été responsable de plusieurs flambées épidémiques à travers le continent africain. En Tanzanie, le premier cas a été détecté dans la région de Kagera, au nord-ouest du pays, un secteur déjà marqué par un foyer de contamination en 2023. Après le décès du dernier patient, aucun autre cas n’a été rapporté, respectant ainsi la période de 42 jours sans nouvelle infection, critère de l’OMS pour annoncer la fin d’une épidémie.

Éviter toute résurgence du virus Marburg

Bien que l’épidémie en Tanzanie soit désormais sous contrôle, l’OMS reste prudente. « Bien que l’épidémie soit terminée, nous restons en alerte et prêts à répondre rapidement si de nouveaux cas apparaissent », a indiqué Charles Sagoe-Moses, représentant de l’OMS en Tanzanie. L’organisation continue de soutenir les familles touchées par la perte de leurs proches, tout en mettant en œuvre des mesures pour éviter toute résurgence.

Lire aussi : Ouganda : prudence aux frontières suite à des soupçons d’épidémie de Marburg en Tanzanie

Le virus Marburg, transmis à l’homme par des chauves-souris frugivores, se propage ensuite entre individus par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou par le biais de surfaces contaminées. Les symptômes, qui incluent des saignements internes, une fièvre élevée et des douleurs musculaires, entraînent souvent la mort sans traitement rapide.

Des épidémies à travers le continent

L’Afrique, malheureusement, n’est pas étrangère à ce virus. Des épidémies de Marburg ont déjà frappé plusieurs pays, avec des cas signalés en Angola, en République Démocratique du Congo, au Ghana, au Kenya, en Guinée équatoriale, au Rwanda, en Afrique du Sud et en Ouganda. Chaque nouvelle épidémie a exacerbé les défis de la gestion sanitaire, les systèmes de santé étant souvent dépassés par la rapidité de la propagation du virus.

Lire aussi : Virus de Marburg en Afrique : la Tanzanie déclare la fin de l’épidémie mais la menace sanitaire persiste

En 2004, l’Angola a connu l’une des épidémies les plus dévastatrices du virus Marburg, avec un taux de mortalité supérieur à 90%. Cette crise a mis en évidence la difficulté de contenir un tel virus dans des régions au système de santé fragile. En 2017, le virus a resurgi en Ouganda, où plusieurs cas ont été confirmés dans le district de Kween. Heureusement, les autorités locales et l’OMS ont réagi rapidement, limitant ainsi l’ampleur de l’épidémie.

Efforts concertés pour endiguer la propagation

Le Ghana a également été touché par le virus Marburg en 2022, avec deux décès confirmés dans la région de l’Upper West. Cette situation a entraîné des efforts concertés pour endiguer la propagation, notamment par la mise en place de mesures strictes de contrôle et une intensification de la surveillance. Le Rwanda, pour sa part, reste particulièrement vulnérable à de possibles épidémies en raison de sa proximité avec des pays déjà affectés par le virus.

Bien que la Tanzanie ait réussi à contenir cette dernière épidémie, la situation reste fragile. Le virus peut se propager rapidement, et l’absence de vaccins ou de traitements antiviraux spécifiques complique encore la lutte. L’OMS continue de travailler avec les pays africains pour renforcer les capacités de détection et de réponse aux épidémies.

Avatar photo
Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News