La Sud-africaine Nadine Gordimer, figure de la lutte anti-apartheid, est décédée


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Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature en 1991, est morte à l’âge de 90 ans, a annoncé lundi sa famille. Elle était une figure de la lutte anti-apartheid.

Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature en 1991, est morte à l’âge de 90 ans, a annoncé lundi sa famille. Elle était une figure de la lutte anti-apartheid. Elle a dénoncé à travers les plus de 30 livres qu’elle a écrit l’oppression que subissait la majorité noire dans le régime ségrégationniste d’Afrique du Sud. Elle est décédée dans sa maison de Johannesburg, en présence de ses enfants, Oriane et Hugo, rapporte Reuters.

Conviction humaniste

Elle a combattu toute sa vie le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud à travers ses livres. Nadine Gordimer, née le 20 novembre 1923 à Springs de parents juifs émigrés d’Europe de l’est, se passionne très tôt pour la lecture et l’écriture. Elle rédige plusieurs nouvelles et à l’âge de 30 ans, elle publie à Londres et New-York son premier roman intitulé « The lying days ». L’histoire s’inspire de sa jeunesse et décrit la jeunesse d’une jeune fille blanche dans une petite ville où les noirs sont en permanence discriminés.

Nadine Gordimer à l’encontre des mœurs de son milieu développe une conviction humaniste où les noirs et les blancs se retrouvent et se fréquentent sans hiérarchie raciale. Elle se passionne ensuite pour le nationalisme africain.

Proche de l’ANC

A partir de la fin des années 50, son engagement politique prend des formes concrètes quand elle héberge en 1957 le président du Congrès national africain (ANC), Albert Lutuli, en liberté sous caution. Il deviendra le premier Sud-Africain à recevoir le Prix Nobel de la Paix en 1960. Nadine Gordimer se rapproche de l’ANC qui mène le combat anti-apartheid.

Elle écrit « un Monde d’étrangers » refusé par les éditeurs car le roman porterait atteinte à la politique raciale du pays. A l’occasion du massacre de Sharpeville en 1960, elle rédige « Occasion for loving », histoire d’amour entre un homme noir et une femme blanche déjà mariés. Elle collabore par la suite aux activités anti-apartheid du Syndicat national des étudiants sud-africains vers la fin des années 60. Elle est lauréate du Booker Prize en 1974, un des plus grand prix littéraire anglais. En 1976, elle refuse d’être nommée « Femmes de l’année » car elle pense que ce prix devrait revenir, après la fusillade de Soweto, à Winnie Mandela qui s’est interposée entre les écoliers et la police, ou à l’une des femmes noires du ghetto qui a marché sous la fusillade avec les enfants.

Nadine Gordimer reçoit le CNA Award pour « Histoire de mon fils » et le Prix Nobel de littérature en 1991. Elle aurait déclaré à cette occasion selon unesaisondenobel.com : « Mon Nobel appartient à tous les Africains. »

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