Depuis la fin de la guerre civile, en 2001, la Sierra Leone espère redevenir une destination touristique. Grâce à la construction d’un complexe hôtelier près de la plage de Freetown, le secteur du tourisme pourrait être relancé. Son développement intéresse également des investisseurs étrangers.
Avec ses magnifiques plages de sable fin, la Sierra Leone a de quoi attirer de nombreux touristes. Ses paysages, qui se caractérisent par un mélange de savane et de forêts à la végétation abondante, pourraient faire le bonheur des amateurs de nature et d’air frais. Et pourtant. La guerre civile, qui a débuté en mars 1991, a déchiré le pays pendant dix années. Elle a fait 50 000 morts, détruit les infrastructures du pays, traumatisé toute une population. Résultat : l’instabilité résultant de la guerre a mis fin à toutes les ambitions touristiques du pays.
Un potentiel certain
A la faveur de l’établissement de la paix depuis trois ans, le tourisme redevient possible. Des élections présidentielles ont eu lieu en 2002 et le Président Ahmed Tejjan Kabbah a été maintenu au pouvoir. Des visiteurs venus d’Europe et d’Asie sont attendus et une ligne aérienne directe doit relier la Chine à la Sierra Leone. Pour Kevin Mc Phillips, directeur de l’agence de voyages éponyme, basée aux Etats-Unis et qui s’occupe de 80 % des touristes qui se rendent en Sierra Leone, « le pays n’est pas réellement une destination touristique pour l’instant. Le peu d’argent dont dispose le gouvernement doit être en priorité investi dans la reconstruction du pays. Mais il y a un espoir certain que le pays redevienne touristique d’ici un ou deux ans, lorsque les infrastructures nécessaires seront construites. La Sierra Leone possède des atouts incontestables qui sont ses magnifiques plages et ses belles forêts ».
Selon un journaliste du Standard Times, journal de Freetown, le gouvernement a déjà investi dans la construction d’hôtels dans la capitale. L’hôtel Kimbima, qui a été construit il y a deux mois, reçoit surtout des hommes d’affaires. « Nous attendons des touristes pour la saison de Noël. Nos clients viennent de Suède, de Grèce et des Etats-Unis », déclare une employée de l’hôtel.
Les Chinois vont investir à Freetown
Pour les personnes qui veulent visiter le pays, un site Internet consacré au tourisme sierra-leonais contient des informations sur les hôtels et les compagnies aériennes, qui se rendent dans le pays. Parmi elles, on trouve la Sierra Leone National Airlines, SN Brussels, Afrinat International Airways, Star Air et Middle East Airlines. SN Brussels prévoit d’ailleurs d’augmenter ses vols hebdomadaires de deux à trois pour promouvoir le tourisme dans le pays.
Convaincus du potentiel touristique de la Sierra Leone, des hommes d’affaires chinois ont également décidé d’investir 270 millions de dollars dans la construction d’un complexe hôtelier près de la plage de Freetown. La ville possède déjà douze hôtels de qualité. Selon le vice-président commercial de SN Brussels, E’tinne De Nil, « les hôtels que j’ai visités sont de très bonne qualité, mais leurs tarifs sont trop élevés par rapport à ceux d’hôtels dans d’autres pays ». A l’hôtel Kimbima, les tarifs vont de 110 dollars pour une chambre simple à 140 dollars pour une chambre double. Malgré cela, le pays semble sur la bonne voie pour devenir une destination touristique de choix… dans un avenir qu’il espère proche.