Après une démonstration massive de son identité en dansant la Saya Afrobolivienne, la communauté afrobolivienne a reçu des mains du préfet de la Paz José Luis Paredes la déclaration comme Patrimoine Culturel et Intangible. Avec la déclaration, toute la communauté afrobolivienne qui se trouve dans les différentes communautés des municipalités de Coroico, Coripata, Chulumani et Irupana, dans les provinces Nord et Sud Yungas du département de La Paz ont également été reconnues. La Présidente du Mouvement Culturel Saya Afroboliviano, Marfa Inofuentes, au moment de remercier tous les habitants de La Paz de partager le moment historique a indiqué que la déclaration essaye de sauver et de conserver la musique et la danse de » La Saya » afrobolivienne qui identifie non seulement les personnes, mais également toutes la régions de Los Yungas de La Paz.
Au moment de la remise de la résolution numéro 1694, qui reconnaît comme Patrimoine Culturel et Intangible du département de La Paz, le préfet José Luis Paredes a indiqué qu’il « ne suffit pas de remettre des résolutions, il s’agit d’une avancée, mais ce n’est pas suffisant. »
Ainsi, l’autorité a fait référence à l’Assemblée Constituante en indiquant que « depuis El Alto avons soutenu l’Assemblée pour avoir une nouvelle Constitution pour toute la diversité du pays soit incluse, et comme partie de celle-ci, c’est la communauté afrobolivienne qui doit être reconnue », a-t-il souligné.
Le Préfet s’est de plus engagé à aider et à travailler, avec l’Honorable Conseiller Départemental, comme il l’a fait, en déclarant la morenada, kullawada, llamerada et d’autres patrimoine de l’humanité.
À la fin de la cérémonie, toute la communauté afro bolivienne, les autorités départementales et invités spéciaux comme les ambassadeurs de l’Allemagne, du Pérou, de la Colombie, du Paraguay, des Etats-Unis, du Mexique et d’autres membres du corps diplomatique ont participé à la danse SAYA AFROBOLIVIANA.
ORIGINE DE LA SAYA AFROBOLIVIENNE
Les intérêts économiques qui régissaient la pratique du commerce des esclaves au 18ème siècle ont fait que la population africaine émigre* en Amérique Latine. Comme la musique et la danse font partie de la vie de l’être humain, les deux ont également voyagé sur la terre des Andes ou elle s’est adaptée aux pratiques ancestrales déjà existantes.
Son origine africaine est implicite dans la déformation du vocable Nsaya d’origine Kikongo (Afrique); ainsi, la saya signifie étymologiquement travail en commun sous la direction d’un chanteur principal. Elle est composée de musique, danse, poésie et rythme, on y utilise bastante la métaphore en plus de la satire en touchant aux thèmes de la l’esclavage et de la situation actuelle. La Saya afrobolivienne présente des éléments de l’ancêtre africain ; cependant, elle possède certaines particularités syncrétiques aymaras comme les vêtements, particulièrement pour les femmes.
COSTUMES ET CARACTÉRISTIQUES
Les caractéristiques de la Saya sont bien définies. Les hommes entonnent, avec leurs voix puissantes, des couplets, que les femmes répètent avec les belles nuances de leurs voix de sopranos. Les mouvements de la danse sont très cadencés et sensuels. Les femmes, le port très droit, bougeant les hanches et faisant des pas courts marquent la chorégraphie.
ORGANISATION ÉCONOMIQUE
Les Afroboliviens réalisent des activités agricoles destinées au marché. Leurs principaux produits sont le manioc, la banane, la racacha (un tubercule), l’orange, la walusa et le maïs. La principale activité qui les lie au marché est la récolte, l’approvisionnement et la vente sacrée de la feuille sacrée de coca. De plus, ils chassent, pêchent et récoltent divers fruits sauvages.
SYMBOLISME
Les Afroboliviens croient aux esprits, en relation à l’environnement naturel,. Selon certaines versions émises par ses membres, ils croient aux esprits et développent certains rituels « magico- religieux « . Enfin, il faut rappeler que durant la session du conseil départemental, on a également déclaré « Patrimoine Culturel et Immatériel Cultural les Trésors Humains Vivants se trouvant dans le Département de La Paz ». Il s’agit des trésors suivants : Araonas, Afrobolivien, Aymaras, Esse Ejja, Iruhito Urus, Lecos, Mollos, Mosetenes, Quechuas, Tacanas, Toromona, Kallawayas. Cette déclaration a pour but de sauvegarder le Patrimoine Culturel Immatériel qui se trouve dans le département de La Paz, dans ses différentes régions ou terres écologiques ou ils sont encore pratiqués par les communautés, les groupes et les individus. Cependant, une grande partie des savoirs et des techniques associées à la musique, la danse, le théâtre et l’artisanat sont en danger de disparition, du fait de la diminution du nombre de ses pratiquants, du désintérêt croissant des jeunes et du manque de moyens financiers.
Les hommes avec beaucoup de plasticité jouent au bombo et au regue regue portant le rythme. Les femmes formant deux files ont en avant et les hommes sont en arrière, portant les instruments de musique.
Les vêtements sont de couleur blanche, les femmes portent des jupes avec diverses lanières de couleurs, au niveau de l’ourlet et entourés dans la partie supérieure, des corsages aux manches courtes, un décolleté , tout le corsage étant bordé et orné de ruban, de dentelles et de zigzag, le sombrero en main et une couverture de couleur, pliée et accrochée sur le bras droit.
Ils portent des sandales (ojotas). Un ou deux des caporaux (achachis) vêtu comme le contremaître, qui étant brun portait le même style de vêtements que ceux du maître de l’époque coloniale.
Le caporal tient un fouet qu’il utilise pour garder la discipline des danseuses.
De plus, ils portent des grelots aux chevilles. Les bombos sont confectionnés par des personnes expertes, car on utilise des troncs qui doivent être élaboré d’une façon délicate qui donne une sonorité adéquate. Les regue regues sont faits de tiges creuses taillées en forme de canal en spirale qui se joue avec petit bâton mince.
ORGANISATION POLITIQUE
Ils sont organisées en Syndicats Agricoles affiliés aux Centrales Agricoles et à la Confédération Syndicale Unique des Travailleurs Paysans de la Bolivie (Centrales Agrarias y la Confederación Sindical Única de Trabajadores Campesinos de Bolivia).