Le Burundi ne dispose que d’un petit centre neuropsychiatrique basé à Bujumbura, la capitale, pour prendre en charge tous les problèmes de santé mentale du pays qui se sont considérablement accrus durant la décennie de guerre civile écoulée, déplore mercredi une source médicale dans la capitale burundaise, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale.
Les spécialistes des questions mentales à Bujumbura estiment généralement que plus de 20% de la population burundaise souffre de traumatismes divers liés à la guerre civile qui a emporté plus de 300.000 personnes et poussé à l’exil intérieur et extérieur plus d’un million d’autres.
Les autres complications les plus classiques ont trait à l’épilepsie, aux défaillances mentales, à la dépression, l’anxiété et aux psychoses chroniques, a indiqué à la PANA, Dr Pierre Claver Njejimana, responsable de la prise en charge psychothérapeutique des malades au Centre neuropsychiatrique de Bujumbura.
Les facteurs favorisant ce genre de problèmes de santé mentale seraient, entre autres, l’hérédité, la consommation croissante de stupéfiants, la prostitution, la délinquance juvénile, les divorces et la criminalité, selon Dr Njejimana.
Au Centre neuropsychiatrique de Bujumbura, seulement 85 patients, dont 44 hommes et 45 femmes, étaient alités séparément mercredi, la capacité d’accueil de l’établissement ne dépassant pas les 60 places, a-t-on également appris des autorités.
Le personnel soignant manque également et se limite à trois médecins généralistes, « qui s’en sortent tant bien que mal grâce aux stages de formations réguliers dispensés par le biais de la coopération médicale belge », a encore fait savoir Dr Njejimana.
Les médicaments seraient par contre disponibles en quantité suffisante et permettraient un taux de guérison de l’ordre de 60% de malades dans le centre, a-t-il encore précisé.
« Mais le coût élevé des médicaments ne permet pas au reste des malades issus des milieux défavorisés de se rendre à l’hôpital », a déploré la même source.
Du côté des pouvoirs publics, le gouvernement a annoncé dernièrement la mise sur pied d’une commission technique chargée de réfléchir sur les voies et moyens de décentraliser et d’intégrer les soins de santé mentale dans le système national de santé publique.