Le gouvernement malien a annoncé la suspension des activités d’orpaillage sur l’ensemble du territoire national jusqu’au 30 septembre 2024. Cette mesure, relayée par le ministère des Mines le 25 juin dernier, vise à protéger les orpailleurs des dangers accrus pendant la saison des pluies.
La suspension intervient après une série d’accidents tragiques qui ont mis en lumière les risques mortels de cette période.
Des éboulements fréquents et mortels
Les mines d’or traditionnelles au Mali sont connues pour leur dangerosité. La saison des pluies exacerbe ces risques. Au début du mois de juin, un effondrement à Faranida a tué une vingtaine d’orpailleurs. De nombreux autres incidents similaires se produisent chaque année. Fabou Keita, du Groupe action développement (GAD), souligne la gravité de la situation : « Durant l’hivernage, ça devient très dangereux de pratiquer l’orpaillage. Le risque d’effondrement est très grand. »
A Lire aussi : Au Mali, un nouveau carnage est attribué à l’armée et Wagner à Kidal
La vie des orpailleurs en danger : une suspension nécessaire mais dévastatrice
Malgré les risques évidents, de nombreux orpailleurs continuent leur activité par nécessité économique. Un mineur artisanal de Kangaba explique : « Le travail n’est pas totalement arrêté, parce que c’est notre survie. Nous vivons de ça. On est obligé de continuer ! » Pour ces travailleurs, l’orpaillage est souvent la seule source de revenu. Toute interruption est donc très difficile à supporter.
Cependant, les autorités maliennes ont pris cette décision après une série d’accidents tragiques. Le 8 juin dernier, un site à Kalako, dans le cercle de Yanfolila, s’est effondré. Cela a causé la mort de plus de 20 personnes et en a laissé plusieurs autres portées disparues. Moussa Séya Sidibé, adjoint au maire de Gouandiaka, a souligné les dangers des recherches continues sous la pluie. Cela a mené à l’abandon des opérations de secours.
L’appel à la vigilance
Le ministre des Mines, Amadou Keita, exhorte les autorités locales, les organisations de presse et les exploitants à respecter strictement cette suspension. La coopération de tous est essentielle pour éviter de nouveaux drames pendant cette période critique.
Pour certains orpailleurs, cette suspension est l’occasion de retourner aux champs et de participer aux travaux agricoles. Cela offre une alternative temporaire mais essentielle à leur survie économique.
