La Russie saisit l’ONU, Barkhane repousse la date de son retrait du Mali


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Général Laurent Michon de la force Barkhane
Le général Laurent Michon, Commandant de la force Barkhane

Au lendemain de l’annonce par le Mali d’une rupture de ses accords de défense avec la France, le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion informelle sur ce pays d’Afrique de l’Ouest. Fin avril, le Mali a dénoncé à l’ONU des «violations répétées et délibérées de l’espace aérien national par les forces françaises, à des fins d’espionnage, d’intimidation et de subversion».

C’est à la demande de la Russie que le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion informelle, à huis clos, sur le Mali. Bamako a annoncé la rupture des accords de défense avec Paris, ce lundi 2 mai, dans la soirée. «Depuis un certain temps, le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France», a indiqué Bamako dans un communiqué.

Citant quelques griefs, le gouvernement malien a dénoncé «avec effet immédiat, l’accord des 7 et 8 mars 2013 déterminant le statut du détachement français, applicable à la force Barkhane et le protocole additionnel des 6 et 10 mars 2020 déterminant le statut des détachements non français de la force Takuba». Une décision qui, entre autres a motivé Moscou pour saisir l’ONU, ce mardi 3 mai, à travers son Conseil de sécurité.

Avant la session, Anna Evstigneeva, ambassadrice russe adjointe à l’ONU, a, selon l’AFP, indiqué que «le Mali a récemment exprimé ses inquiétudes concernant les violations de l’espace aérien par des forces étrangères». Et la diplomate russe d’ajouter : «nous pensons qu’il est important d’en discuter au Conseil de sécurité». Une interpellation qui a fait réagir les autorités françaises.

Prenant la balle au rebond, Nicolas de Rivière, ambassadeur français à l’ONU, a, pour sa part, relevé que cette rencontre est «une bonne occasion de discuter de la situation là-bas. Le Mali a passé des contrats avec des mercenaires privés et ils violent déjà les droits humains. Nous espérons qu’il y aura un certain degré de mise en responsabilité à ce sujet». Le diplomate français a précisé que Barkhane va poursuivre son retrait du Mali.

Mieux, il annonce que ce processus devrait s’achever dans les six mois à venir. Un processus qui ne pourrait pas être accéléré comme le souhaite Bamako, car, «nous le faisons de manière très ordonnée et en très bonne coordination avec les forces armées maliennes», précise Nicolas de Rivière. En clair, le délai de six mois initialement annoncé pour le retrait de la force française, et qui devait arriver à terme en juin prochain, est donc prolongé.

A lire : La France et ses alliés annoncent officiellement leur retrait du Mali

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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