Partis du port de la Pointe rouge, à Marseille, le 5 juin dernier, cinq équipages accosteront le 25 juin au port de Pointe-Noire (Congo Brazzaville) au terme de la première course océanique reliant l’Europe à l’Afrique Equatoriale. L’événement est certes sportif mais c’est aussi une véritable vitrine économique, en France, pour le Congo.
La course nautique, dénommée La Route de l’Equateur , qui rallie Marseille – Pointe rouge (France) et Pointe-Noire (Congo) bat son plein depuis une dizaine de jours déjà. Trois skippers à la barre des monocoques 60 pieds : Philippe Monnet, le marin du bateau « Nouvelle Espérance », Bertrand de Broc, à bord de « Tokio », Sébastien Josse, skipper de la « Nouvelle génération ». Dans la catégorie Imora 50 pieds : Jean-François Durand, à la barre du « Le Défi Vendéen » et Rodolphe Jacq et Arnaud Boissières, qui se partagent les commandes du « Brest Nautic », ont pris le départ le 5 juin dernier à Marseille, au port de la Pointe rouge.
Leur destination finale : Pointe-Noire. « C’est une première, d’un point de vue sportif, dans la mesure où c’est la première fois que de tels bateaux et de tels concurrents sont amenés à aller aussi loin en Afrique centrale », explique Régis Charpentier, directeur de la Route de l’Equateur dont est à l’origine l’association franco-congolaise éponyme. L’évènement sportif est aussi un prétexte pour mieux faire connaître cet autre Congo qui veut attirer les investisseurs français.
Une vitrine sportive pour l’économie congolaise
Alors qu’ils sont actuellement au large des côtes sénégalaises, les skippers doivent parcourir au total 4 500 milles bravant et jouant d’une météorologie des plus capricieuses. Il faut ainsi sortir de la mer Méditerranée, zone très venteuse, descendre les côtes mauritaniennes vers le Cap- Vert, l’occasion de flirter avec les alysées du Nord-est. Puis s’ensuit la zone de convergence entre l’hémisphère sud et le nord où les conditions météorologiques ne sont pas des plus agréables pour un navigateur… Et puis l’arrivée dans le Golfe de Guinée qui est une terre, pour ne pas dire une mer inconnue pour la plupart des navigateurs.
Au total, « c’est un long sprint, un parcours très technique à cause des aléas météorologiques », précise M. Charpentier. C’est donc une initiative sportive d’envergure dont l’ambition est aussi économique. « On s’intéresse de plus en plus à l’Europe de l’Est et à la Chine mais ne laissons pas tomber l’Afrique, c’est un continent à redécouvrir », affirme Jean-Claude Vergier, conseiller technique du Président de la République du Congo, M. Denis Sassou Nguesso, et membre fondateur de l’association La Route de l’Equateur. Et le Congo veut se faire découvrir. « L’objectif de cette course nautique est de mieux faire connaître le Congo-Brazzaville, de le positionner comme partenaire économique en Afrique centrale », poursuit M. Vergier. Ainsi la Société nationale des pétroles du Congo et le Port autonome de Pointe-Noire font parti des grands partenaires de l’événement.
Opérations de partenariat
Ainsi à l’occasion du lancement de la course, une journée organisée par la direction régionale du commerce extérieur et de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille a permis la rencontre d’investisseurs français et de leurs partenaires congolais. La Route de l’Equateur a vu également la signature d’un partenariat entre « l’agglomération-province-métropole » de Marseille et la ville de Pointe-Noire pour la livraison de camions bennes à ordures. De même, un accord de formation a été signé entre les pompiers des Bouches du Rhône et des Yvelines et le ministère congolais de la Sécurité civile.
Au total, ce challenge sportif est l’opportunité d’en relever une autre : celui de développer des projets économiques entre la région Provence Alpes-Côtes-d’Azur et le Congo-Brazzaville et, plus généralement, de faire découvrir ce pays aux acteurs économiques français. Les marraines de cet événement sportif, mais aussi économique, ne sont autres que la Première dame congolaise, Mme Antoinette Sassou Nguesso et Mme Edmonde Charles Roux Deferre, la veuve de Gaston Deferre, figure emblématique des relations franco-africaines.