Les présidents sud-africain, nigérian et algérien dévoilaient, dimanche dernier, au Forum économique mondial de Davos, leur Programme de renaissance de l’Afrique pour le Millénaire (Millenium Africa Renaissance Program, MAP). Priorité à l’investissement et au développement humain.
Le Programme de renaissance de l’Afrique pour le Millénaire était révélé, le 28 janvier dernier, au Forum économique de Davos, par le président sud-africain Thabo Mbeki. Ce dernier a mis au point ce « plan Marshall » pour l’Afrique, en collaboration avec ses collègues du Nigeria, Olusegun Obasanjo, et Abdelaziz Bouteflika de l’Algérie. Un plan global qui permettrait au continent de se sortir des maux qui le ravagent : la pauvreté, les maladies et les conflits. Plus qu’un programme économique, le MAP est un ensemble de mesures politiques et sociales destinées à créer un environnement susceptible de permettre un développement durable de l’Afrique. Une démarche qui passe par l’instauration de la démocratie et la prévention des conflits. Un volet du programme déjà mis en oeuvre par Thabo Mbeki dans la résolution, laborieuse, du conflit en République Démocratique du Congo (RDC).
Selon le président sud-africain, il faut favoriser en premier lieu l’investissement, par le biais des épargnes nationales et étrangères, et non l’aide économique. Davos, en ce sens, constitue un auditoire de choix. Il est composé de dirigeants politiques, d’économistes mais surtout de banquiers et d’entrepreneurs. Thème choisi cette année : « favoriser la croissance et réduire les fossés, un cadre pour notre futur globalisé ». Un débat qui intéresse évidemment les pays émergents et en voie de développement, qui ont fait massivement le déplacement.
Priorité au développement humain
En présentant le projet, le président Obasanjo soulignait que le plan avait été imaginé par des Africains pour des Africains. Les priorités du programme sont de développer, avec néanmoins l’aide de la communauté internationale, une stratégie industrielle, d’accroître l’investissement dans les nouvelles technologies de l’information et de développer les infrastructures liées au transport et à l’énergie. Une place de choix a aussi été accordée au développement humain. Un sujet cher au président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui a mis le doigt sur la nécessité d’aider l’Afrique à améliorer ses infrastructures éducatives afin de mieux se consacrer aux problèmes de développement.
Aucune évaluation du plan n’a été publiée lors de la présentation du programme à Davos. Le MAP fera l’objet d’une tournée dans le continent afin d’être présenté, au cours des prochains mois, aux différents chefs d’Etats africains, puisque comme le rappelle le président sud-africain : « il ne concerne pas que les pays de l’Afrique sub-saharienne ». Les régimes militaires en sont néanmoins exclus.
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