Un séisme a frappé, lundi, l’Afrique des Grands Lacs. De magnitude 6,8 ou 7,5 sur l’échelle de Richter, selon les instituts sismologiques, il a causé la mort de deux personnes qui auraient succombé à leurs blessures à Kalemie, en République Démocratique du Congo. Plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels sont à déplorer suite à ce tremblement de terre ressenti dans au moins six pays africains.
Un violent séisme a secoué la région des Grands Lacs, lundi, à 12h19 GMT. Sa magnitude varie selon les observatoires. Certains estiment que son épicentre se situait à Mpanda, dans le Sud-Est de la Tanzanie, et que sa force était de 7,5 degrés sur l’échelle de Richter (qui en comporte 9). D’autres avancent qu’il se situait plutôt dans le lac Tanganyika (à la frontière entre la Tanzanie et la République Démocratique du Congo – RDC) et que la puissance du séisme était de 6,8. Cependant, selon un sismologue strasbourgeois, quelle que soit sa localisation, le point de départ du séisme se trouve à une « dizaine de kilomètres sous terre ». Ce qui explique qu’il ait été ressenti dans au moins 5 pays d’Afrique Centrale et de l’Est. A savoir le Kenya, l’Ouganda, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie. Le tremblement de terre, qui ne serait pas dû à la présence de volcans dans la région, aurait également touché l’Angola.
Deux morts à Kalemie en RDC
Tout comme en RDC et en Tanzanie, le séisme a provoqué des mouvements de panique au Kenya et au Rwanda : les habitants ont évacué leurs lieux de travail dans la précipitation. La ville la plus touchée par le séisme semble être celle de Kalemie, dans la province du Katanga (RDC), à quelque 50 km de l’épicentre, où trois répliques ont été ressenties ce mardi matin. Le Dr Jean-Donne Owali, interrogé par l’Associated Press, a expliqué que deux personnes sont décédées dans sa clinique à cause de la catastrophe. On dénombre plusieurs blessés, entre autres, victimes de l’écroulement de maisons, qui n’étaient pas en dur, ou des incendies qui se sont déclarées à la suite de courts-circuits. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires n’a pas pu établir un bilan exact des pertes humaines et des blessés. En dépit des témoignages récoltés qui font état de nombreuses victimes dont beaucoup d’enfants.
Les populations sont autant plus choquées que la région n’était jusqu’ici pas particulièrement sujette aux tremblements de terre. « C’est relativement rare dans cette région, qui n’est pas une zone de rencontre de grandes plaques tectoniques », a expliqué un sismologue de l’observatoire français des sciences de la terre. Le dernier séisme d’ampleur dans cette partie du continent remonte à octobre 2000. De magnitude 6,7, il n’avait fait aucune victime, contrairement à ceux qui ont frappé le Rwanda en janvier 2002. Ces catastrophes avaient fait neuf morts et des centaines de blessés. Cependant, dans un futur proche, la région des Grands Lacs pourrait souffrir de nouveaux séismes. Un géologue de l’université de Nairobi, au Kenya, explique que « des études récentes ont montré que plusieurs régions de la Vallée du Rift et de l’océan Indien allaient connaître des coulées de boue, des tremblements de terre et des éruptions volcaniques ». Comme pour confirmer ces propos, lundi soir, un violent séisme de magnitude 8,6 a touché Kampala, la capitale ougandaise. « A part des blessures que certaines personnes se sont faites dans la panique de l’évacuation, aucun décès, ni blessure grave n’ont été signalés », a confié Panapress Benson Oyo Neko, chef de la police de Kampala.