Les États-Unis ont récemment ajouté le cobalt extrait en République Démocratique du Congo (RDC) à leur liste de biens produits par le travail forcé et le travail des enfants. Cette décision américaine suscite des inquiétudes à Kinshasa.
En tant que premier producteur mondial de cobalt, un matériau essentiel dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques et autres technologies, la RDC redoute des répercussions économiques d’envergure. De plus, les produits utilisant ce minerai sont désormais aussi considérés comme « à risque » de recourir à des pratiques de travail illégales. Aux États-Unis, les autorités affirment que l’objectif de cette mesure est surtout de sensibiliser les entreprises sur les risques liés à l’exploitation du cobalt.
Malgré cette annonce, Washington n’envisage pas nécessairement d’imposer un blocage systématique des marchandises à leurs frontières ou à celles de l’Union Européenne. Cependant, le Cobalt Institute estime que cette nouvelle classification entraînera probablement des contrôles plus stricts de la part des autorités et des entreprises américaines et européennes, en raison des restrictions sur les importations liées au travail forcé.
Kinshasa met en avant ses réformes
Les autorités congolaises appellent les États-Unis à adopter une approche plus équilibrée, afin de préserver l’accès des entreprises opérant en RDC aux marchés internationaux. Elles rappellent qu’environ 73% de la production mondiale de cobalt provient de la RDC. Kinshasa met également en avant les réformes en cours, telles que la création de l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques et d’autres initiatives visant à mieux encadrer l’exploitation et le commerce des minerais stratégiques.
Certains membres du gouvernement congolais estiment que le pays se retrouve pris dans la rivalité économique entre la Chine et les États-Unis. En 2023, la Chine a importé près de 19 milliards de dollars de produits miniers de la RDC, et la quasi-totalité des exportations congolaises de cuivre et de cobalt est destinée au marché chinois.