L’Afrique face à la mondialisation attendra. Le sommet de Yaoundé devrait donner lieu à de nombreuses tractations en coulisses sur le sort de la République démocratique du Congo.
Déjà fortement affecté par les affaires » françafricaines « , le thème central du sommet de Yaoundé, l’Afrique face à la mondialisation, se retrouve complètement relégué au second plan par la disparition du maître de Kinshasa.
Même s’il est peu probable qu’une résolution sur la RDC émerge des débats, la question est dans toutes les têtes. Sans attendre la confirmation officielle du décès de l’ » homme fort » de RDC, les chefs d’Etat réunis au sommet, ont observé une minute de silence à sa mémoire.
Le grand frère angolais
L’occasion est trop belle pour chacun des belligérants de répéter leur position officielle et de donner leur interprétation des accords de Lusaka. Amis et ennemis jurent tous sur ces fameux accords de paix signés en août 1999… et respectés par personne. Le chef de la diplomatie rwandaise de rappeler que son pays n’est » pas au Kivu pour occuper la RDC, mais pour se protéger « . L’émissaire de la rébellion de se déclarer favorable au déploiement d’une force internationale… sur la ligne de front. Interprétation fort différente de celle de Kinshasa et de l’ONU qui pensent que les casques bleus devront être postés sur la frontière avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.
La fin de Kabila a également provoqué la désertion de deux invités de marque. Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, qui a annulé sa visite au dernier moment (sans doute échaudé par les déclarations d’un proche de la présidence, Godefroi Tcham ‘lesso, mettant en cause Brazzaville dans l’attentat), et le président du Zimbabwe. Robert Mugabe, dont le pays abriterait la dépouille mortelle de Kabila, a quitté le sommet, déclarant à qui voulait l’entendre : » Nous restons sur le qui-vive et nos soldats ne vont pas se retirer (de RDC-Ndlr) « . Allusion claire à l’ambassadeur angolais présent dans la capitale camerounaise sur qui bien des regards se tournent. Car le vrai pouvoir à Kinshasa, ce sont les forces armées angolaises envoyées pour soutenir Kabila dans sa guerre contre la rébellion et ses voisins de l’Est.