Laurent Nkunda, le chef rebelle du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), a été arrêté, jeudi, au Rwanda par des soldats rwandais et congolais. Selon un communiqué des forces armées, Laurent Nkunda et ses hommes n’auraient opposé qu’une brève résistance aux militaires. L’objectif affiché du Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) était de traquer la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDRL). La coalition en a profité pour faire tomber le chef rebelle Nkunda.
Laurent Nkunda, le chef des rebelles tutsi congolais du CNDP, a été arrêté, jeudi soir, au Rwanda, à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), à la suite d’une offensive des forces congolaises et rwandaises. « L’état-major conjoint des FARDC (armée congolaise) et des éléments de renseignement RDF (armée rwandaise) informent de l’arrestation du général déchu Laurent Nkunda jeudi à 22H30 sur le territoire rwandais, après avoir opposé une brève résistance à nos militaires à Bunagana », indique un communiqué de l’inspecteur général de la police de RDC, John Numbi.
Laurent Nkunda, ennemi numéro 1
Selon une source de la rébellion, le chef du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) serait vendredi « en résidence surveillée à Gisenyi », une ville rwandaise située en face de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu en RDC. Depuis septembre 2005, Laurent Nkunda fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Haute cour militaire congolaise pour désobéissance et crimes de guerre commis à Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.
Les Rwandais, anciens alliés présumés du chef rebelle, attendraient une lettre de Kinshasa pour le remettre aux autorités. Les armées rwandaises et congolaises sont arrivées, jeudi soir, à Bunagana, dans le fief de Laurent Nkunda. Des affrontements entre la coalition et les fidèles du rebelle ont ensuite éclaté à Chengero, près de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu. Après avoir abandonné ses éléments, il s’est dirigé, avec quelques uns de ses hommes, vers la ville rwandaise de Bigogwe. Une région occupée par des réfugiés tutsis originaires de la région congolaise du Masisi.
Crise au CNDP
Les principaux commandants du CNDP dont Bosco Ntaganda, le chef d’état major dissident de la rébellion, avaient rallié, le 16 janvier, la coalition des armées congolaise et rwandaise, affaiblissant considérablement Laurent Nkunda. Le CNDP était en crise ouverte depuis le limogeage le 5 janvier par Bosco Ntaganda de son chef historique Laurent Nkunda pour « mauvais leadership ».
Le principal objectif des soldats rwandais et congolais était de combattre la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDRL), dont certains membres avaient participé au génocide rwandais de 1994. La coalition a fait d’une pierre deux coups, en arrêtant au passage le chef rebelle, Laurent Nkunda, qui menaçait le pouvoir congolais.
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