Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont annoncé jeudi avoir entériné un accord qui réduira la dette de la République démocratique du Congo de 12,3 milliards de dollars. La RDC devient ainsi le trentième pays à avoir atteint le point d’achèvement de l’Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE). Pour y parvenir, les Congolais ont fait de lourds sacrifices financiers.
La dette congolaise sera réduite de 12,3 milliards de dollars. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont annoncé jeudi la signature d’un accord. « Grâce à cet allègement de la dette, la R D C ne sera plus confrontée à un lourd service de la dette par rapport à ses recettes fiscales et ses ressources en devises », ont déclaré les deux institutions. Le pays a ainsi atteint le point d’achèvement de l’Initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE).
Brian Ames, le chef de mission du FMI à Kinshasa, a souligné « les progrès qu’ont fait les autorités de la RDC ces dernières années pour renforcer la gestion et les performances de la politique macroéconomique après un conflit d’une décennie qui a détruit l’infrastructure économique et sociale du pays».
Salaires sacrifiés
Kinshasa espérait annoncer l’allègement de la dette lors des festivités organisées à l’occasion du cinquantième anniversaire de son indépendance mercredi. Cependant, à la demande du Canada, qui a émis des réticences « en raison de préoccupations liées à la gouvernance, au respect de la loi et (…) à ce que ces réalités signifient pour la viabilité du programme d’allègement de dettes », le FMI a reporté la nouvelle au lendemain. Cette réserve d’Ottawa était due un contentieux judiciaire entre le gouvernement congolais et le groupe canadien First Quantum concernant des droits d’exploitation minière. En effet, Kinshasa a décidé en mai de bloquer les projets d’exploitation de cuivre et de cobalt de KMT, filiale du groupe dans plusieurs provinces.
Le point d’achèvement de l’initiative PPTE n’aura été atteint qu’au prix de lourds sacrifices. De nombreux Congolais ont été privés de salaire. Les employés des Ligues aériennes congolaises (LAC), compagnie nationale, totalisent près de 200 mois d’arriérés de salaires.