Avant la journée de repos, l’armada burkinabè présente sur le Tour a pris une option sur la victoire finale en plaçant cinq coureurs au quatre premières places du classement général. Jérémie Ouedraogo, déjà vainqueur de l’étape d’ouverture, a réglé le peloton au sprint et s’empare du même coup du maillot jaune
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Les quatre premiers jours d’effort pèsent lourd dans les jambes des coureurs au départ de Kombissiri. D’ailleurs, mis à part Cuylits (BEL) et Fofana (CIV), personne ne montre le bout de sa roue avant dans les 20 premiers kilomètres de course. Au km 22, Abdul Wahab Sawadogo, Kaboré (BUR), Tekou Foukou (CAM) et Schilliger (SUI) accélèrent, mais sont repris par le peloton au km 25. Entre temps, une chute collective a mis fin à l’aventure pour Sivere Ackermann (SUI), transporté par l’ambulance de la course. Aucune attaque significative ne se dessine jusqu’au tronçon du boulevard circulaire de Ouaga, où se situe le premier sprint intermédiaire du jour. En glanant une seconde de bonification, Saïdou Rouamba revient alors à hauteur du maillot jaune Martinien Tega (CAM).
Gassmann en solitaire
Après cet anecdotique bouleversement du classement général virtuel, la course retombe dans sa léthargie, la première offensive n’intervenant qu’au km 58, par Schnell (FRA) et Gassmann (SUI). L’Alsacien est le premier à se relever (km 68), tandis que Gassmann continue de faire grimper son avance (1’10 » au km 74). Mais un groupe de douze coureurs intercalés, parti à la chasse de l’échappé solitaire au km 76, se rapproche dangereusement. Ils ne sont plus que trois, à savoir L.Zongo (BUR), M.Thiam (SEN) et Silva (ANG) au moment de la jonction (km 89)
Sawadogo décide d’agir
La fatigue aidant, des équipes de contre-attaquants à effectif variable se construisent et se défont pendant une quinzaine de kilomètres. Au bout du compte, une jonction au kilomètre 104 dégage une élite de 21 coureurs, comptant 1’50 » d’avance sur le peloton. Mais dix kilomètres plus tard, cet avantage a déjà fondu à 35 ». Olivier Derquenne (FRA) place une attaque et Mahamadi Sawadogo (BUR) décide lui aussi d’agir avant qu’il ne soit trop tard. La tête de course compte même trois éléments au moment où Gassmann a la même idée (jonction au km 128), mais Sawadogo, lassé d’être trop souvent le dindon de la farce, part seul (km 131)
Les trois premiers dans la même seconde au général !
Mais l’attaquant le plus rapide de l’ouest africain est une fois encore rattrapé par son destin. S’il a encore 24 » d’avance sur un groupe de 4 contre-attaquants à 5 km de la ligne, et 43 » sur le peloton, il est repris dans le dernier kilomètre, où se prépare un sprint entre spécialistes. Celui que l’on surnomme déjà l’ogre du cyclisme burkinabè, Jérémie Ouedraogo, règle ses rivaux sur la ligne et s’empare du maillot jaune. Le nouveau porte-drapeau du Burkina est départagé, à l’addition des places depuis le début de l’épreuve, de Saïdou Rouamba et de Martinien Tega, tous trois dans la même seconde.