Un huissier de Justice au Cameroun, c’est celui-là qui est habileté à pratiquer une saisie sur les biens du débiteur. La signification des actes de procédures qui émanent du Tribunal, l’exécution des décisions de justice, la signification des mises en demeure,….
Au nombre de 500, répartis sur les dix régions que compte la République, ils sont appelés à participer de façon active au fonctionnement du service public de la justice dont il est le maillon incontournable. C’est ce qui explique la rigueur des conditions liées à l’accès à la profession d’huissier de justice.
Comment y accède-t-on ?
Toute personne qui l’exerce doit, en dehors d’une bonne moralité, observer scrupuleusement les traits mentionnés ci-dessous, qui ne sont pas du tout négligeables. Il y a entre autres :
Le rattachement administratif : Le service public de la justice relève des pouvoirs régaliens de l’Etat qui en confie l’administration d’un pan important à un professionnel du droit. Le postulant doit ainsi avoir la nationalité camerounaise ;
Une certaine maturité : Le poids de la charge qui échoit à l’huissier de justice justifie que celui-ci ait une certaine maturité sur le plan physique et psychologique. C’est pourquoi il doit être âgé d’au moins 25 ans révolus ;
La formation académique : L’huissier de justice est avant tout un professionnel du droit. Ses attributions font de lui la porte d’entrée et de sortie de la justice, notamment en matière civile, commerciale et sociale. Il doit par conséquent justifier d’une solide formation juridique. Si le diplôme minimum requis est la licence en droit ou tout diplôme juridique étranger reconnu équivalent par l’autorité compétente, et agréé par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, cette réalité est aujourd’hui dépassée par les exigences de la profession ;
Règles de probité : Des responsabilités importantes sont confiées à l’huissier de justice. Ses actes font foi jusqu’à inscription de faux. Il doit donc inspirer de la confiance non seulement de la part des pouvoirs publics, mais aussi de la part des justiciables. C’est pourquoi il doit justifier d’une bonne moralité et n’avoir pas été révoqué de la fonction publique et parapublique, destitué d’une charge d’officier public ou ministériel ou radié de la liste des Avocats stagiaires ou du tableau du Barreau pour faits contraires à la probité ;
La formation professionnelle : L’huissier doit maîtriser les règles pratiques et déontologiques qui gouvernent l’exercice de la profession. C’est pourquoi le postulant est soumis à un stage d’une durée d’au moins deux ans dans une Etude d’huissier de justice. Cette durée court à compter de la date de prestation de serment d’entrée en stage à l’issue duquel il lui est délivré un certificat qu’il doit joindre à sa demande d’accès à la profession ;
L’autorisation d’exercer : L’exercice de la profession est subordonné à la nomination à une charge par décret du président de la République.
« Dans un grand pays comme le Cameroun, on compte moins de 600 huissiers de justice. Nous constatons amèrement que l’accès dans cette profession, n’est pas du tout facile. Nous avons comme l’impression que nos aînés avaient tout verrouillé. J’en veux pour preuve, Il y a de cela 21 ans que les concours ne sont pas lancés. Chose grave et même décourageante, même ceux qui ont terminé la formation, il y a de nombreuses années, sont toujours sans charges. Nous avons attiré l’attention de notre hiérarchie, qui n’est autre que le ministre de la Justice, le Premier ministre et le chef de l’Etat, nous restons toujours à l’attente d’une suite, qu’elle soit favorable ou non. Nous ne savons réellement pas ce qui cloche, pour nous faire entendre, alors qu’il y a assez d’espace pour tout le monde », confie un étudiant en attente de la charge.