
Le journal électronique dédié à l’activité maritime marocaine Maritimenews.ma a parlé récemment dans plusieurs articles de soulèvements des étudiants de la marine marchande marocaine au sein de l’Institut Supérieur d’Études Maritimes à Casablanca. Il se voit que les étudiants ont terminé par recevoir des promesses qui ont atténué leur rage, mais qu’en est-il de leur future carrière en tant que des travailleurs qui osent affronter la future vie maritime promise.
Un paradis économique et juridique ou un cimetière des tas de ferrailles aquatiques de l’Europe : tel est le paysage sur les longues rives marocaines où les morts-vivants de la mer courbent l’échine et risquent leurs vies pour des salaires ridicules. Un paysage véritablement digne des anciennes filmographies célèbres de la piraterie, sauf qu’il n’y a vraisemblablement aucun trésor à retrouver.
L’absence du minimum des mesures de sécurité du travail en mer dans les navires qui jouissent quotidiennement des ports marocains n’est qu’un seul signe de la nonchalance absolue des responsables marocains de la marine marchande marocaine qui refusent encore de mettre à jour la loi du travail maritime marocain qui date des débuts du vingtième siècle et refusent même de fixer des minima des normes de sécurité du travail maritime et des salaires des pauvres travailleurs originaires de la rive africaine.
Les syndicats, quant à eux, ont écopé d’une myopie aiguë sous le joug des entreprises et
armateurs de navires qui trouvent un paradis économique et juridique dans ce petit monde aquatique anarchique de travailleurs aveuglés. En plus, il s’est avéré que les syndicats de la marine marchande marocaine aiment beaucoup leur myopie et éprouvent du plaisir à son aggravation. Les marins marocains ont déjà ras-le-bol des promesses des anciens dirigeants de la marine marchande marocaine et des myopes qui ne veulent rien constater, car les marins africains veulent jouir comme leurs confrères originaires de la rive européenne d’un nouveau cadre juridique qui ne les protège pas seulement des accidents de travail récurrents, mais qui les anoblit moralement et matériellement comme êtres humains qui affrontent la mer pour le bien commun.
Le trésor perdu des marins de la rive africaine ne peut être en vérité qu’une nouvelle réglementation maritime marocaine qui respectera les réglementations mondiales et qui rendra l’honneur au marin originaire de la rive marocaine. Le gouvernement marocain osera-t-il un jour lever la voix devant cette injustice du domaine maritime marocain et rendre ce trésor fictif une réalité en instaurant une nouvelle réglementation ?
Par Akram Louiz : Lieutenant mécanicien de première classe de la marine marchande marocaine, auteur, poète et chercheur scientifique.