Jamal Belhasni, 19 ans, est arrivé troisième au dernier championnat du monde de jet-ski, qui s’est déroulé aux Etats-Unis en octobre dernier. Une première pour le Maroc et pour l’Afrique. Retour sur une médaille de bronze bien méritée et sur un parcours sans fausse note.
Jamal Belhasni n’a que 19 ans mais c’est la star montante du jet-ski marocain. Il a réussi à décrocher la médaille de bronze, catégorie « Ski Super Stock », lors des 23è championnats du monde qui ont eu lieu du 3 au 10 octobre sur le lac Havasu dans l’Etat de l’Arizona, aux Etats-Unis. Derrière un Français et un Néo-Zélandais, Jamal devient ainsi le premier Arabe et le premier Africain à monter sur le podium de cette discipline. Pour une première participation à un championnat du monde, c’est un palmarès dont il peut être fier et qui l’encourage à continuer pour atteindre ses objectifs. « Mon plus grand rêve est d’être champion du monde pro et créer ma propre école de jet-ski. Mais pour cela, il faudra que je décroche la première place de la catégorie Experts Ski Superstock au championnat du monde, c’est ce qui permet d’accéder à la catégorie professionnelle », explique-t-il.
Aux Etats-Unis, Jamal n’était pas le seul Marocain en lice. Le Royaume était aussi représenté par Nabil Broka (20 ans), qui a occupé la 5è place au dernier championnat d’Europe. Les deux sportifs ont su s’attirer la sympathie du public américain. « On m’a soutenu de bout en bout lors de cette grande manifestation et je dois reconnaître que cela m’a énormément aidé car les Américains sont de grands amateurs de jet-ski et ont une longue tradition dans ce domaine », a précisé Jamal au journal Al-Bayane. Et lorsqu’on lui demande les raisons de sa performance, le jeune homme se montre modeste : « Mes participations au championnat national et au championnat d’Europe m’ont permis d’améliorer mes acquis et d’acquérir une certaine expérience. Je n’ai pas fait de préparation spéciale car seul un entraînement sérieux et régulier tout au long de l’année paie. C’est le temps et l’expérience qui forment un champion. »
« La vitesse, la mer et l’esprit de compétition »
Jamal avait déjà brillé dans plusieurs manifestations, au Maroc et en Europe : il a été classé troisième lors de la 7è édition de la Nuit internationale du jet-ski (5-6 septembre) à Rabat, remporté par le champion du monde, le Français Steven Dauliagh. Il était également arrivé 12è lors du championnat d’Europe. Jamal a découvert le jet-ski à 15 ans, lorsqu’il a été sélectionné pour faire partie de la première promotion de l’Ecole nationale de jet-ski fraîchement créée. Ce qui lui plaît dans ce sport : « la vitesse, la mer et l’esprit de compétition ». Selon lui, pour le pratiquer à haut niveau, il faut de préférence être petit afin de bien adhérer au jet et donc bien le maîtriser. Il faut également être fort, endurant et discipliné. Même si le matériel coûte cher, « ce n’est pas forcément un sport de riches », précise-t-il. « Je suis issu d’un milieu moyen mais grâce aux efforts de l’Association nationale de jet-ski (ANJS) et de la Fédération, j’ai pu réaliser un niveau honorable dans cette discipline. »
Ce n’est pas non plus une discipline réservée aux touristes, « c’est un sport à part entière qui nécessite une préparation physique », comme l’explique un responsable de la Fédération Royale marocaine de jet-ski et ski nautique, qui a été créée en juillet 2003 et compte 70 membres. « Avant, les Marocains considéraient le jet-ski comme un sport réservé aux riches mais grâce aux compétitions organisées au Maroc, le jet-ski compte de nombreux fans et un large public s’y intéresse. En 2004, nous avons organisé huit compétitions dans tout le Royaume pour rapprocher le public de ce sport. De plus, l’Ecole nationale de jet-ski, dont les élèves réalisent les meilleurs résultats dans le championnat national, accueille des jeunes de milieux défavorisés. Car elle souhaite, à travers son action, permettre à ces enfants une réinsertion sociale par le sport. » Et ce n’est pas Jamal qui dira le contraire, lui qui, à 19 ans, vit aujourd’hui de sa passion. « J’ai été recruté en tant que responsable du matériel par la Fédération et je vais assurer, dès 2005, des cours de jet-ski à l’ANJS. J’ai aussi des primes de podium. » Longue vie au jet-ski marocain !