L’Algérie, le Maroc et la Tunisie font face à une nouvelle pénurie de lait. Si les raisons sont différentes selon les pays, le résultat est le même dans tout le Maghreb, une population privée de nombreux produits laitiers et une tension croissante.
Le lait et les produits laitiers viennent à manquer au Maghreb. Problème de prix, organisation du système agricole ou spéculation. Les raisons sont différentes selon les pays. En Algérie, les produits Candia, Hodna et Soumman, les marques qui dominent le marché du lait en poudre, sont de plus en plus difficiles à trouver en rayon en raison de la mise à l’arrêt des lignes de production. Selon la presse locale, la pénurie devrait même s’aggraver au mois d’octobre.
En cause côté algérien,une interruption de l’approvisionnement en poudre de lait, un produit que l’Algérie importe massivement. Déjà de longues files d’attente se sont formées avec parfois des altercations entre individus exacerbés par le temps nécessaire pour espérer acheter une précieuse boîte de lait. A noter que l‘Algérie est coutumière de crises sur les produits laitiers.
Au Maroc, les causes sont différentes puisque c’est la sécheresse qui est à l’origine de la pénurie. Le manque de pluie ayant entraîné une forte baisse de la production laitière dans le pays. Mais si la pénurie de lait perturbe le pays, c’est d’abord le manque d’eau potable qui inquiète aujourd’hui le royaume chérifien.
Des raisons différentes selon les pays
Enfin, c’est peut-être en Tunisie que la situation est la plus tendue. Les stocks de lait sont vides. Un syndicaliste expliquait au micro de Mosaïque FM que « le cheptel de bovins a été réduit de 35%, soit par la vente directe, soit via les réseaux de contrebande. Soit une conséquence de l’incapacité des éleveurs à supporter les frais exorbitants de l’alimentation des troupeaux ».
A noter aussi, que cette pénurie est renforcée, pour l’ensemble des pays du Maghreb, par les conséquences de la guerre en Ukraine. Les difficultés d’exportation de céréales qui touchent la région du conflit entraînent, en effet, une forte augmentation des denrées d’alimentation des bovins, rendant d’autant plus compliqué le modèle économique des agriculteurs locaux.