La paix de retour au Mali


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Le gouvernement malien et l’Alliance démocratique du 23 Mai 2006 pour le changement – qui regroupe les ex-rebelles touareg maliens – ont signé, hier à Alger, trois documents pour l’exécution de l’accord de paix, de sécurité et de développement de la région de Kidal, conclu en juillet 2006 dans la capitale algérienne également. Les attaques touareg, fin mai, des casernes militaires à Kidal et à Menakal avaient fait six morts.

Les documents pour l’exécution de l’accord de paix – dont un portant sur le calendrier des étapes pour la remise des armes emportées par les ex-rebelles touareg lors de leurs attaques de Kidal et de Menakal (nord du Mali) – ont été paraphés par le représentant du gouvernement malien, le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, et le représentant de l’Alliance démocratique, Amada Ag Bibi. La cérémonie de signature de l’accord s’est déroulée en présence de Mohamed Bedjaoui, ministre des Affaires étrangères, et de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, Abdelkrim Ghreib.

« Nous avons enfin trouvé une solution à la crise avec le gouvernement malien, nous venons de signer un document », a déclaré le numéro deux des ex-rebelles touareg et membre de la délégation à Alger, Amada Ag Bibi, joint par téléphone depuis Bamako par un journaliste de l’AFP. Un membre de la délégation gouvernementale malienne à Alger, joint également par téléphone, a confirmé la signature du document. « Nous nous sommes entendus. Maintenant, la paix est de retour. Avant fin mars, les ex-insurgés vont rendre les armes et pourront rentrer à Kidal », a indiqué cette source sous le couvert de l’anonymat.

De sources concordantes, le désarmement et le cantonnement des ex-rebelles touareg devraient effectivement se concrétiser au cours du mois de mars prochain, en même temps que se tiendra un forum pour le développement des régions du nord du Mali. En raison de la difficulté rencontrée par les deux parties à mettre œuvre l’accord signé en juillet 2006 à Alger, il est à rappeler qu’une délégation targuie de l’Alliance démocratique du 23 Mai pour le changement avait rallié dans une grande discrétion la capitale algérienne, le 6 novembre 2006, pour examiner avec le « médiateur algérien » la possibilité de débloquer la situation et exprimer son attachement à la paix.

Depuis l’installation, le 10 août 2006, du Comité tripartite de suivi de l’accord d’Alger, les deux parties n’ont pas réellement avancé pour normaliser leurs relations et respecter leurs engagements. Au contraire, elles n’ont pas arrêté de se jeter la pierre pour justifier leur immobilisme, au risque, parfois, de torpiller l’accord paraphé à Alger. Mais grâce aux efforts fournis par le médiateur algérien pour rapprocher les points de vues, le gouvernement malien et les ex-rebelles touareg ont fini par accepter de remplir entièrement leurs engagements. L’accord de paix entre les deux parties stipule, souligne-t-on, que les Touareg ne doivent plus réclamer l’autonomie de leur région, tandis que Bamako doit accélérer le développement du nord désertique du Mali.

Par Zine Cherfaoui, pour El Watan

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