Les mutins ivoiriens ont signé ce jeudi après-midi à Bouaké un accord de cessez-le-feu qui devrait prendre effet à minuit. L’accord, arraché par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, n’a pas encore été commenté par le gouvernement ivoirien. Mais aurait été accepté tacitement.
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, et le Secrétaire général de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Mohamed Ibn Chambas, ont le sourire ce jeudi après-midi. Ils viennent d’obtenir la signature des mutins sur un accord de cessez-le-feu qui prendra effet à minuit. L’accord a été signé par des représentants des mutins au lycée français de Bouaké à l’issue d’une rencontre de près de deux heures avec les deux diplomates africains. Les véhicules de l’armée française qui transportaient les délégations diplomatiques n’ont pas arrêté aujourd’hui de faire des navettes.
Négociations au forceps
» Fondamentalement, les insurgés sont d’accord pour arrêter les hostilités et acceptent de mener des discussions avec le gouvernement en vue d’examiner leurs doléances, conformément aux décisions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cedeao organisé à Accra le 29 septembre « , explique à l’AFP Mohamed Ibn Chambas. Les mutins, qui préfèrent être appelés » combattants de la liberté « , ont levé le préalable de la démission du président Laurent Gbagbo. Pour le ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio, les rebelles » ont montré leur accord en vue d’une cessation des hostilités afin que le dialogue s’instaure dès que possible avec les autorités de Côte d’Ivoire « .
Le président ivoirien a affirmé lundi que l’issue à la crise se ferait » cette semaine, par la paix ou par la guerre « . » Nous avons choisi la voie de la négociation, et nous la privilégions encore. Sinon, ce n’était pas la peine d’aller à Accra. Nous attendons toujours la signature des assaillants sur les propositions de la Cedeao que nous-mêmes avons acceptées. Ou bien c’est du dilatoire, ou bien c’est un approfondissement de la situation. Dans tous les cas, moi, j’ai une opinion publique et une armée à gérer « , affirme ce jeudi Laurent Gbagbo, dans les colonnes du quotidien français Le Figaro. Apparemment, les mutins l’ont entendu.