C’est ce mardi que les musulmans observeront la nuit du doute. La nuit du destin. Et l’occasion de faire le bilan d’une année chaotique. Nuit du destin, nuit du doute. Toutes les nuits, et même tous les jours, le sont. Comment conserver sa foi, comment ne pas douter au milieu des fracas des bombes et des cris de douleurs de femmes et d’enfants assassinés ? Que penser de Dieu quand ses créatures ont perdu la raison ? Afghanistan, Palestine, Algérie… La liste est longue, très longue.
Les Musulmans devront cette année surveiller le Croissant de la Lumière. Croissant de la Renaissance. Car il est impossible que le monde musulman ne fasse pas sa mue, sa révolution. Le recteur de Marseille, Soheib Bencheikh, en appelle à un islam laïque. Un islam moderne où les conservateurs et les illuminés ne confisqueront pas la parole. Un islam débarrassé de ses brebis galeuses. Les fous d’Allah ne sont pas l’islam. Comme Averroès, en son temps, Bencheikh veut introduire la raison dans le religieux. La laïcité dans l’irrationnel. La laïcité comme rempart à la folie barbue.
Car, il ne faut pas se leurrer, l’islam d’Etat a failli. Celui des intégristes a créé des monstres. En général, la religion musulmane a été un handicap pour accéder à la modernité. Les Etats musulmans, en faisant de l’islam une religion d’Etat, ont fait le lit de l’islamisme. En bafouant les droits de la femme, à l’exception notable de la Tunisie, ces gouvernements ont déroulé le tapis aux forces obscurantistes. Le jihad, travail sur soi, est dévoyé au profit de la guerre. Ijtihad, l’innovation, est gelée par peur des gouvernants et la peur des intégristes. Le seul remède est l’instauration d’un Etat laïque, respectueux de toutes les différences.
Bon Ramadan et Bon Aïd !