Une nouvelle page de l’histoire s’ouvre en Libye. Le Conseil national de transition s’apprête à céder le pouvoir à la nouvelle Assemblée issue des élections législatives. Une cérémonie a été organisée ce mercredi pour marquer cette passation de pouvoir historique.
La Libye va désormais arborer un nouveau visage politique. La transition dirigée par le Conseil national de transition (CNT) prend fin officiellement ce mercredi. Le CNT va céder le pouvoir au Congrès général national (CGN), la nouvelle Assemblée issue des élections législatives du 7 juillet. L’organe de transition a donc tenue sa promesse. Il avait en effet annoncé qu’il n’avait « pas vocation à diriger la Libye ». Moustapha Abdeljalil, chef du CNT, va donc remettre le pouvoir au doyen du CGN.
A cause du Ramadan, la passation de pouvoir se déroulera dans la soirée. La cérémonie aura lieu dans une salle de conférence à Tripoli, dans un hôtel luxueux. C’est là que siègera désormais la nouvelle Assemblée libyenne. Des mesures de sécurité très strictes ont été prises. L’insécurité règne toujours en maître dans le pays. Lundi, les autorités ont abattu trois hommes armés soupçonnés de préparer des attentats à la bombe près de Tripoli, au lendemain de l’explosion d’une voiture piégée.
Des défis immenses à relever
Les membres du CGN ont décidé d’élire d’ici une semaine un président de l’Assemblée et un vice-président. Le CGN, composé à la suite des élections législatives du 7 juillet, compte 200 membres. Il est chargé de nommer un nouveau gouvernement après avoir adopté la Constitution.
La plus importante formation politique du Congrès est celle de l’Alliance des forces nationales (Afn), coalition menée par Mahmoud Jibril. Le parti a raflé 39 sièges sur les 80 réservés aux partis politiques. Le parti de la Justice et de la Construction (Pjc), issu des Frères musulmans, arrive en deuxième position avec 17 sièges. Contrairement à ce qui était attendu, la vague islamiste n’a pas gagné la Libye comme ce fut le cas en Tunisie et Egypte. Les 120 sièges autres restants ont été réservés aux candidats indépendants. Ces derniers se font courtiser par les principaux partis politiques qui souhaitent obtenir la majorité la plus large.
Les nouvelles autorités vont se heurter à de multiples défis à redresser. L’insécurité mine toujours la Libye. La circulation des armes est de mise. Les combats tribaux font partis du quotidien dans ce pays éclaté en une mosaïque de cultures. Désormais la lutte de pouvoir est engagée. Chacun tente de se frayer un chemin pour ne pas être marginalisé dans la Libye post-Kadhafi.
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